SpikeLee : "Autant en emporte le vent a entretenu la mentalitĂ© raciste en AmĂ©rique" RencontrĂ© Ă  Cannes, en mai 2019, le rĂ©alisateur dĂ©briefe son thriller 70’s BlacKkKlansman. Dansles annĂ©es 30, Hollywood fuyait comme la peste le thĂšme de la Guerre de SĂ©cession. Trop clivant. Avec Autant en emporte le vent , le producteur David O. Selznick dĂ©crocha pourtant la timbale. Autant en emporte le vent", jugĂ© raciste, retirĂ© de la plateforme HBO Max Date de publication : 10/06/2020 - 18:03 Le film Autant en emporte le vent , qualifiĂ© par certains historiens de rĂ©visionniste, a Ă©tĂ© retirĂ© de la plateforme de streaming HBO Max, en plein mouvement de protestation contre le racisme et les violences policiĂšres visant les Noirs aux Etats-Unis. Pourles articles homonymes, voir Autant en emporte le vent (homonymie). Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (octobre 2007) . Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de rĂ©fĂ©rence ou si vous connaissez des sites web de qualitĂ© traitant du thĂšme abordĂ© ici, merci de complĂ©ter l'article en donnant les rĂ©fĂ©rences utiles Ă  sa vĂ©rifiabilitĂ© et en les liant Ă  la section Autanten emporte le vent se dĂ©roule Se connecter. Autant en emporte le vent. Drame 1950 3 h 42 min iTunes. Disponible sur iTunes Vivian Leigh dans le rĂŽle de Scarlett, Clark Gable Lanouvelle plateforme de streaming HBO Max vient de retirer le film « Autant en emporte le vent » de son catalogue Ă  cause de son caractĂšre « raciste ». Le cĂ©lĂšbre film « Autant en emporte le vent », sorti en 1939, reste l'un des Lassociation 100 pour 1 Vaucluse et environ aide des familles sans papiers Ă  se loger et les prend en charge pour rĂ©soudre leurs problĂšmes (santĂ©, droits sociaux, Ă©cole, connaissance de la langue ). LF0mh0R. Introduction 1 Notre article est fondĂ© sur un chapitre de notre thĂšse Approche textologique et comparative du c ... 1Dans notre article1, nous Ă©tudierons le fonctionnement des contes basques dans les recueils du XXĂšme siĂšcle, dont la plupart sont des livres de vulgarisation et non pas des travaux scientifiques. Nous analyserons plusieurs recueils de contes basques et les transformations que ces contes ont subies par rapport Ă  la version originale. 2A la seconde moitiĂ© du XXĂšme siĂšcle, on peut observer partout en Europe, en France et au Pays basque un retour vers les sources, et le folklore commence Ă  nouveau par ĂȘtre apprĂ©ciĂ©. 3Comment les textes folkloriques basques ont Ă©tĂ© utilisĂ©s ? Quels types de rĂ©cits folkloriques sont plus rĂ©pandus dans les livres de vulgarisation », les contes merveilleux ou les autres contes et lĂ©gendes plus typiques au Pays basque ? 4Bien que dans notre article il s’agisse des recueils contemporains, nous aborderons tout d’abord les problĂšmes du fonctionnement des textes basques dans les premiĂšres Ă©ditions. 2 Cf. Ă©galement Euskal Herriko Kondairak [EHK 1986] et d’autres. 3 Nous entendons par les recueils traditionnels les textes suivants Euskalerriaren Yakintza. Liter ... 5La commercialisation du folklore basque est un processus normal et contemporain qui est caractĂ©ristique de beaucoup d’autres pays. Une partie de ce processus consiste Ă  publier des livres sur les sujets folkloriques, qui peuvent s’éloigner de l’original. Dans certains recueils, qui ont trĂšs peu en commun avec le folklore basque, il s’agit d’histoires de vie, qui se passent au Pays basque2. Nous ne les analyserons pas dans notre article, puisqu’ils ne sont pas dĂ©rivĂ©s des recueils traditionnels3. 4 Cf., par exemple, [Cerquand 1876 529–531]. 6Nous pouvons Ă©galement citer un livre de Souberbieille, un recueil de contes oĂč l’auteur utilise des motifs basques. Ainsi, l’un des contes La jeune Basquaise et le roi [Souberbieille 2005 34–40] est un arrangement littĂ©raire d’un conte traditionnel qui est courant au Pays basque4. Un autre conte Le Diable et le Basque [Souberbieille 2005 59–63] Ă©voque la lĂ©gende du diable qui n’a pas pu apprendre la langue basque. 7Les premiers folkloristes attachent beaucoup d’importance Ă  la traduction des contes dans une langue romane et Ă  la prĂ©sentation du texte original en basque. Ainsi, Barbier dit que sans le texte basque, le livre serait un recueil, comme il y en a tant, un peu suspect de fantaisie et toujours trĂšs banal » et que la traduction de ces morceaux devait ĂȘtre Ă  peu prĂšs littĂ©rale » [Barbier 1931 5]. Cependant, malgrĂ© le fait que la plupart des premiers recueils aient Ă©tĂ© bilingues, les recueils postĂ©rieurs sont presque toujours monolingues. 8Il faut souligner qu’en ce qui concerne l’histoire textuelle des contes, mĂȘme le texte des premiers folkloristes n’est pas toujours authentique. De plus, dĂšs le dĂ©but de la collecte, les chercheurs commencent Ă  romantiser les contes. Ainsi, trĂšs peu de temps aprĂšs la publication de la premiĂšre Ă©dition de Webster, en 1878, Manuel Gorostidi Ă©crit 5 Les histoires de l’ancienne loi. Las leyendas llamadas por los naturales Lege zaharreco istoriyuac »5, son trasmitidas de padres ĂĄ hijos, desde la Ă©poca mĂĄs remota, refiriĂ©ndose, en torno del hogar, durante las largas veladas del invierno, cuando, terminadas las faenas del dĂ­a, se retiran ĂĄ los solitarios caserĂ­os enclavados en medio de une naturaleza magestuosa Ă© imponente » [Gorostidi 1878 177–178]. 9Pourtant, Ă  l’époque oĂč l’on recueillait les contes basques, la tradition des veillĂ©es Ă©tait en train de disparaĂźtre, et tous ou presque tous les contes des collecteurs basques reconnus ont Ă©tĂ© collectĂ©s dans des conditions artificielles. 10Les contes ont normalement de nombreuses variantes, ils Ă©voluent de recueil en recueil. Par exemple, nous pouvons parler d’un conte qui s’appelle Malbrouc paru dans Basque Legends de Webster en anglais [Webster 1877 77–86], d’un autre conte Malbrouk, dans le recueil de Vinson Le folklore du Pays Basque en français [Vinson 1883 80–92], du texte de la nouvelle traduction de Basque Legends en français [Webster 2005 123–134], ainsi que de plusieurs textes en basque et en français dans le manuscrit de Webster [1873 464–479] et de Vinson [1876 77–78]. 11Mais si dans ce cas il s’agit plus ou moins du mĂȘme texte, il existe des contes qui changent radicalement au cours du temps. Parfois les auteurs mĂ©langent les variantes des contes et en crĂ©ent une image qui leur paraĂźt plus complĂšte. C’est le cas du conte des deux bossus qui a Ă©tĂ© pris par Julien Vinson chez Cerquand [Vinson 1883 14–16, Cerquand 1875 236–238], ainsi que d’autres contes. 6 Cf. [CMF 1991 42] oĂč il s’agit de Tartaro de Webster Le Tartaro a Ă©tĂ© traduit du basque en a ... 12La forme succincte des contes basques qui se caractĂ©rise par l’absence des enjolivements est parfois perçue comme un rĂ©sultat des changements6. Par ailleurs, des traductions successives peuvent aboutir Ă  des variantes qui s’éloignent de l’original. Ainsi, le titre Tabakiera du manuscrit de Webster en basque [Webster 1873 354] devient TabatiĂšre dans le recueil de Vinson en français [Vinson 1883 63], et il est traduit de nouveau comme Tabakontzia. [MLV 1986 112]. Le choix des contes 13Envisageons Ă  prĂ©sent les questions liĂ©es Ă  l’histoire textuelle des recueils. Comment se transformaient les contes basques de recueil en recueil ? Quels sont les contes choisis par les Ă©diteurs contemporains s’agissant de contes authentiques, ces rĂ©cits qui se transmettent de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration ? Ce sont souvent ceux des recueils classiques que l’on choisit et que l’on modifie. 14Tout d’abord, il convient de mentionner les Ă©ditions modernes des recueils classiques oĂč l’on ne mĂ©lange pas des contes collectĂ©s par les folkloristes diffĂ©rents. 15L’édition rĂ©cente des contes basques de Cerquand transcrite par Anuntzi Arana [Cerquand 1985, 1986] est l’une des meilleures. L’orthographe est moderne, les mots dialectaux sont traduits en basque unifiĂ© dans les notes de bas de page. Le transcripteur y ajoute quelques notes comparatives Arana compare les contes de Cerquand Ă  ceux de Barbier et indique la topographie des lieux. 16Parmi d’autres Ă©ditions rĂ©centes de contes qui appartiennent Ă  un seul auteur, nous pouvons mentionner celle d’Azkue [Azkue 1968] le texte est publiĂ© 17 ans aprĂšs la mort du savant et contient 62 contes, environ un quart des textes publiĂ©s dans le deuxiĂšme tome de son travail folklorique [Azkue 1942]. 17Pourtant, mis Ă  part ce genre de recueils, il en existe beaucoup qui prĂ©sentent une compilation de textes appartenant Ă  plusieurs recueils, trĂšs souvent, modifiĂ©s. Les textes sont souvent comparĂ©s Ă  ceux de Webster, Vinson, BarandiarĂĄn. 18Il est possible de considĂ©rer les recueils de contes comme une sorte du corpus, car les compilateurs sont souvent obligĂ©s de choisir une vingtaine, une trentaine ou plus de contes parmi quelques centaines. Ainsi, ayant choisi 99 textes, l’éditeur d’un recueil explique son choix nous nous sommes efforcĂ©s de retenir les variantes les plus typĂ©es » [CMF 1991 ii]. Il est intĂ©ressant que les auteurs de compilations essayent de crĂ©er de nouvelles classifications des contes. 7 
betiko ipuinak, leku guztietakoak, baina eukaraz », horixe da liburu honetan bildi nahi duguna. ... Les principes selon lesquels les auteurs choisissent les contes et les adaptent sont souvent citĂ©s les contes de toujours qui viennent de tous les endroits, mais en basque, c’est cela que nous voulons recueillir dans ce livre. En effet, beaucoup de gens seront Ă©tonnĂ©s, en lisant nos contes, d’y trouver d’autres pays et des histoires d’autres cultures dans la nĂŽtre. Par exemple, c’est le cas du conte basque intitulĂ© La lampe magique en comparaison a l’histoire d’Aladdin ; ou bien le Tartalo, le frĂšre du Ciclope classique chez nous. Dans ce recueil, le lecteur trouvera Ă©galement quelques contes des frĂšres Grimm [
]. En plus, nous avons publiĂ© les diffĂ©rentes Ă©ditions des mĂȘmes contes, puisque le lien entre les peuples et les cultures et cette abondance est le signal de ce qui s’est passĂ© au Pays Basque » [Etxaniz 2000 7]7. 19Quelques compilateurs Ă©claircissent leurs raisons comme le fait San MartĂ­n 8 Autapenak egitean ez diogu begiratu onenak izateari bakarrik, baizik ontxoenen artean gaiez desb ... En choisissant, nous n’avons pas seulement regardĂ© s’ils sont les meilleurs, mais parmi les meilleurs, sur des sujets diffĂ©rents, et en plus des dialectes diffĂ©rents, de tout le Pays basque » [Azkue 1968 11]8. 20Pourtant, les principes du choix des contes modernes ne sont pas toujours Ă©vidents. Les compilateurs qui ne les expliquent pas choisissent plutĂŽt des recueils plus connus, se fondant sur trois ou quatre livres environ. 9 Ce qui ne les empĂȘche pas d’utiliser d’autres sources, nous parlons ici d’une tendance plutĂŽt que ... 21Nous pouvons remarquer que pour beaucoup d’éditeurs, les contes basques restent tout d’abord des contes d’Espagne ou de France, puisque les Ă©diteurs espagnols prĂ©fĂšrent le recueil de BarandiarĂĄn et les Français ceux de Barbier et de Cerquand9. Ainsi, Angel Irigarai dit dans son recueil [Irigarai 1957 121] que la plupart de ses contes ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©s par JosĂ© Miguel de BarandiarĂĄn. 10 Azkue, BarandiarĂĄn, Estonba eta beste euskal-ipuin batzailleai zor dautsegu ipuin-sorta hau ». 22Un autre Ă©diteur de contes, Beobide’tar JosĂ© Luis, signale sous le titre de son livre Nous devons Ă  Azkue, BarandiarĂĄn, Estonba et Ă  d’autres personnes qui ont ressemblĂ© les contes ce recueil des contes »10 [Beobide’tar 1980 1]. L’absence de contes du Pays basque d’Espagne dĂ©pend souvent de la tradition française qui situe les contes basques parmi les contes de France. Ainsi Pierre d’Anjou publie son recueil dans la collection Contes de France, ce qui explique aussi le choix des folkloristes dont il utilise les contes. 23En revanche, nous constatons que, mĂȘme dans les Ă©ditions plus rĂ©centes qui sont publiĂ©es en France, les recueils d’Azkue et de BarandiarĂĄn sont plus rarement employĂ©s, ce qui peut ĂȘtre expliquĂ© par le fait que leurs versions bilingues Ă©taient basco-espagnoles. 24Dans le recueil des contes populaires basques paru en France [CB 1978], on utilise les contes de Webster, Barbier, Cerquand, Vinson et Francisque Michel. NĂ©anmoins, les recueils modernes se servent des sources espagnoles aussi bien que françaises. Xabier Etxaniz qui habite au Pays basque d’Espagne utilise dans son recueil des textes de Cerquand, Webster et Barbier, ainsi que ceux d’Azkue et BarandiarĂĄn. Etxaniz reconnaĂźt certaines modifications dans le texte, tandis que plusieurs Ă©diteurs ne le font pas, et pour une meilleure comprĂ©hension les contes du recueil sont traduits en basque unifiĂ©. 25Le choix des contes dĂ©pend aussi du lecteur du livre. Qui sont les lecteurs potentiels des contes merveilleux basques de la fin du XIXĂšme et du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle et des recueils postĂ©rieurs ? Ces textes, sont-ils prĂ©destinĂ©s Ă  des adultes ou Ă  des enfants ? Il est connu que dans beaucoup de pays europĂ©ens, le conte est devenu un genre enfantin par excellence, d’oĂč viennent les changements au niveau de l’auditoire et de la maniĂšre de raconter le conte [Vlasova 1994 8]. 26Dans le recueil de Cerquand, par exemple, il ne s’agit point de contes pour les enfants, parce qu’il a Ă©tĂ© publiĂ© dans le bulletin d’une sociĂ©tĂ© savante, tandis que les recueils de Barbier et de Webster pouvaient ĂȘtre utilisĂ©s pour les enfants, ainsi que pour les folkloristes, contenant des images et des commentaires, ainsi que la version basque. Juan San MartĂ­n Ă©crit dans la prĂ©face de son recueil que celui-ci est conçu pour les enfants qui ont besoin de contes, mais parmi les recueils modernes, il en existe plusieurs dont les folkloristes et les enfants se servent. Le recueil de Vinson 27Pour beaucoup de recueils modernes de contes basques, surtout ceux qui ont Ă©tĂ© publiĂ©s en France, le livre de Vinson Le folk-lore du Pays basque [1883] est un point de repĂšre. En plus des contes, le livre inclut des chansons, de diffĂ©rents dictons, proverbes, devinettes, etc. Dans son recueil, Vinson indique trois sources des contes ceux que Webster et lui en fait, c’était principalement Webster ont collectĂ©s, des textes de Cerquand et un conte d’Araquistain [Vinson 1883 xiv]. 28Dans son livre, Vinson a publiĂ© 35 contes dont 16 sont extraits des revues de Cerquand, 16 des cahiers de Webster, un du recueil d’Araquistain et encore deux ont Ă©tĂ© collectĂ©s en 1868 et 1881, probablement par Vinson lui-mĂȘme le conte collectĂ© en 1881 est l’un des trois contes du manuscrit 720 de Vinson qui n’a pas Ă©tĂ© copiĂ© du manuscrit de Webster, de cette façon nous trouvons pour la premiĂšre fois sa source basque. 29Pour les contes de Cerquand, Vinson n’indique pas les instituteurs qui les ont collectĂ©s, et pour les contes de Webster il ne mentionne que le nom du conteur Ă  la fin de chaque conte. MĂȘme en sachant le nom de famille, Vinson ne croit pas toujours nĂ©cessaire de le rĂ©vĂ©ler ainsi, il Ă©crit Laurentine X*** dans son livre [Ibid. 79], tandis qu’il sait nous le voyons dans son manuscrit que son nom de famille est Kopena [Vinson 1876 282]. 30Pour Vinson, le point principal dans la traduction est son caractĂšre littĂ©ral. Dans la prĂ©face du recueil il Ă©crit J’ai traduit en effet, suivant mon habitude, aussi littĂ©ralement que possible [
]. Je n’ai jamais admis le systĂšme qui consiste Ă  habiller d’un français acadĂ©mique et guidĂ© des pensĂ©es exprimĂ©es dans les langues Ă©trangĂšres » ; Le lecteur sera peut-ĂȘtre aussi choquĂ© de certains passages qui lui paraĂźtront trop libres. Je n’ai pas cru devoir les supprimer, parce qu’ils sont originaux et qu’ils donnent une idĂ©e plus complĂšte de l’esprit basque » [Vinson 1883 xxxiii, xxxiv]. 31Bien que les recueils de Vinson soient des compilations, il traduit les textes basques qui sont les meilleurs. Les textes français qu’il publie paraissent pour la premiĂšre fois dans cette langue. 32Bizarrement, pour les contes que nous trouvons dans le manuscrit de Webster, Vinson indique toujours l’annĂ©e, bien que dans le manuscrit de Basque Legends, elle ne soit pas indiquĂ©e ni dans le livre, ni mĂȘme dans le manuscrit de Vinson. Nous sommes amenĂ©s Ă  nous demander s’il le fait au hasard les annĂ©es indiquĂ©es sont souvent 1874 ou 1875, ou si c’est Vinson qui a collectĂ© ces contes ou qui participait Ă  leur collecte. Le recueil de Carpenter 33Bien que tous les Ă©diteurs contemporains choisissent des textes classiques pour leurs livres, leurs choix se distinguent dans une grande mesure. Par exemple, dans le livre Tales of Basque Grandmother de Frances Carpenter, on utilise plutĂŽt les contes de Vinson, Webster et Barbier Many [tales] are based on stories and myths recounted by M. Jules [sic !] Vinson in his “Le Folk-Lore du Pays Basque”, by Rev. W. Webster in his treatise on “Basque Legends” and by those found in the pages of the Basque Magazine “Gure Herria”. Several have for their basic source tales written by M. Emmanuel Souberbielle” » [Carpenter 1930 5]. 34Dans le recueil de Carpenter, nous trouvons beaucoup plus de digressions que dans les autres recueils postĂ©rieurs. 35Nous citerons le dĂ©but du conte du sabbat qui commence par la digression suivante When Bidabe was a young man he decided it was a time to find himself a wife to help him tend his goats and his sheep and keep his soup pot fill and boiling. He looked about among the girls in his village, and one by one he passed the all except Kattalin and Iana-mayi. Between these two he found it hard to see, Kattalin was the prettiest girl in the whole countryside ; but Iana-mayi was the best of the bread makers. Kattalin’s eyes were shining and black ; but Iana-mayi was hard-working and good. Kattalin could dance the fandango in a manner to delight the eyes of all beholders ; but Iana-mayi went every Sunday to church and everyone spoke well of after thinking and thinking, Bidabe decided he loved Kattalin best. He loved her bright smile and her soft rosy cheeks, and he liked the gay scarf she wore tired round her head. He would not believe certain old folk of the village who whispered behind their hands that Kattalin was a witch. Be she witch or be she fairy, he determined she was one he would marry. One Saturday evening Bidabe went to pay a visit to the family of his bride-to-be. He had planned as a surprise a pair of fine wooden shoes for his beloved Kattalin. He had cut two pieces of white cherry wood and modeled them to the shape of her dainty foot [
] » [Carpenter 1930 25–26]. 36MĂȘme si les sources principales sont assez fiables par rapport aux autres les textes de Webster et de Vinson, Carpenter arrange les contes Ă  sa propre façon en plus de changements considĂ©rables dans le style, l’adaptatrice donne des prĂ©noms basques et non basques aux personnages alors que ces caractĂ©ristiques sont presque toujours absentes dans les textes originaux Bidabe, Cattalin, Iana-mayi, Piarres, Ganiche, Gracianne, Chiko, Gachucha [Carpenter 1930 26, 82, 87, 143, 176, 191], Mayiana [Ibid. 34] au lieu de Sabine [Souberbieille 2005 22] et d’autres. 37Parfois le sujet du conte devient plus adaptĂ© aux oreilles des enfants. A titre d’exemple, nous pouvons comparer les deux versions du conte Le pou — celle de Vinson, la traduction du conte de Webster, et celle de Carpenter dans cet Ă©pisode, il s’agit de la maniĂšre dont la mĂšre du jeune homme vĂ©rifie qu’il s’agit d’une fille. La mĂšre ne savait pas que penser et lui dit Moi, je lui demanderai de coucher avec moi, et alors je m’en assurerai. Si c’est une fille, vous vous marierez ; si c’est un homme, je le ferai avec lui ». Cette dame dit donc au prince s’il voudrait coucher avec elle. Le prince lui dit que oui, certainement. Quand le soir est venu, ils vont au lit tous les deux. La dame lui touche les seins et les trouve durs, durs ; elle allume de la lumiĂšre pour mieux s’en assurer, et voit que c’est vĂ©ritablement une fille. Elle va dire Ă  son fils que le prince sera pour lui s’il veut ; que c’est vraiment une fille, et bien charmante et bien faite » [Vinson 1883 75–76]. The next day, however, the Queen tip-tooed into Fifine’s room when she was asleep. She found her dressed in a fine silken gown which she had put on for her afternoon’s rest. Then at last she knew that her son’s dreams were true, and that their guest was indeed a beautiful princess » [Carpenter 1930 157]. 38Carpenter substitue le motif de la lamina en couches par une lamina qui est malade Elles [la sage-femme et une lamina] entrent dans une grande chambre qui Ă©tait la plus belle de toutes. LĂ , il y avait une Lamigna sur le point d’accoucher et en mal d’enfant ; tout le tour de la chambre Ă©tait garni de mignons petites ĂȘtres, tous assis et dont aucun ne bougeait jamais. Marguerite fit son office » [Vinson 1883 41]. Through one room, after another, each more splendid than the last, she was led on and on until she finally stepped into a great chamber, the most gorgeous of all. There on a bed in the center of the floor lay a pale beautiful lady who, she soon learned, was the Queen of the Fairies. Many fairy figures were seen in the vast room. They sat on the window sills, on the chairs and the couches, but the moved never a muscle. Without saying a word, they sat their bright eyes on Catiche as she began to care for the sick fairy. She bathed her and rubbed her and then she gave her a drink made of powerful herbs that quickly brought the roses back into her white cheeks. In a short time the fairy Queen sat up on her couch. Her ilness was gone » [Carpenter 1930 241]. 39Les adaptations de Carpenter concernent souvent la fin des contes, par exemple, au cas oĂč il s’agit du chĂątiment d’un imposteur ou si la fin est trop triste. Ainsi, dans le conte The Dragon with the seven heads on bat le charbonnier au lieu de le brĂ»ler [Ibid. 195]. Dans le conte des trois vagues, l’adaptatrice supprime l’explication que les sorciĂšres sont la femme et la fille du capitaine, donc le capitaine, au lieu de mourir de chagrin, se rĂ©jouit Ă  cause de tous les poissons que son Ă©quipage a attrapĂ©s [Ibid. 213]. 40Dans le conte des deux muletiers Carpenter enlĂšve la fin triste. Nous citerons la fin de la traduction du texte de Cerquand faite par Vinson et l’arrangement de Carpenter. Il s’agit de la partie oĂč les sorciĂšres se doutent qu’il y a quelqu’un sous le pont qui aurait pu entendre leurs paroles Elles y vont toutes et trouvent notre muletier, qui ne savait oĂč se cacher. L’une le frappe, et l’autre le pousse. AprĂšs l’avoir ainsi ballottĂ©, elles le jettent Ă  l’eau, et lĂ  finit notre muletier trompeur. L’autre, au contraire, vĂ©cut riche et heureux au milieu de sa famille. Je vivais alors dans une petite maison, prĂšs de ce pont, et tous les soirs j’entendais les gĂ©missements du muletier » [Vinson 1883 19]. All the witches trooped down under the bridge, and of course they found hiding there the Dishonest Mule Driver. He started to run away as fast as he could, but the caught him before he had gone more than two paces. This one beat him, and that one kicked him. Between them they finally tore off his clothes and threw him, bruised and beaten into the bramble bushes on the edge of the stream in the ravine. So you see in the end the Dishonest Mule Driver was very well paid for cheating his friend » [Carpenter 1930 233–234]. 41Cependant, malgrĂ© les nombreuses digressions, Pierre Lafitte dĂ©clare la fidĂ©litĂ© de Carpenter au folklore basque Madame Carpentier [sic !] a reproduit fidĂšlement une trentaine de nos lĂ©gendes la simplicitĂ© du vocabulaire, la bonhomie de la syntaxe, la brĂšve conclusion morale qu’Amatchi Ă©pingle sur chaque histoire, l’allure populaire du rĂ©cit, rendue par quelques gentils amĂ©ricanismes piquĂ©s dans une belle prose anglaise [
] » [Lafitte 1931 83]. Le recueil d’Anjou 42Pierre d’Anjou se veut conservateur des traĂźts originaux basques, bien qu’il se permette de nombreux changements en adaptant les contes nous nous sommes refusĂ©s Ă  faire Ɠuvre d’adaptateurs, nous avons voulu conserver, autant que faire se peut, cette rudesse, mais aussi cette originalitĂ© qui donnera une idĂ©e — encore imparfaite — du goĂ»t et du gĂ©nie de ceux qui conçurent cette Ɠuvre, en rapport avec l’auditoire auquel elle Ă©tait destinĂ©e » [Anjou 1946 7]. 43Son recueil contient 22 contes. Dans le recueil d’Anjou, nous retrouvons 13 contes de Vinson sept de Webster, cinq de Cerquand, un d’Araquistain, ainsi que sept contes de Barbier et deux contes traduits de Basque Legends de Webster [Webster 1877]. Nous pouvons constater que, contrairement au recueil de contes basques [CB 1978], les modifications concernent presque toujours les contes de Barbier. 44Le systĂšme des notes utilisĂ© par l’auteur nous paraĂźt assez souvent insuffisant. L’auteur indique trĂšs rarement les sources de ses contes. Ainsi, d’Anjou crĂ©e une version littĂ©raire du conte La nappe, l’ñne et le bĂąton sans mentionner le recueil de Barbier d’oĂč provient ce conte. Le premier conte, Le Pou, est tirĂ© du recueil de Julien Vinson, Le folklore du Pays Basque Vinson lui-mĂȘme l’a repris des cahiers de Webster. Pourtant, d’Anjou ne mentionne ni l’un, ni l’autre. Malbrouc, La TabatiĂšre, Le Fou et le Tartalo, La MĂšre et le Fils idiot, Le Triple Serpent, Les Trois Vagues, Les Deux Muletiers proviennent Ă©galement du livre de Vinson que cite souvent Webster, que d’Anjou ne mentionne pas non plus. 45Plusieurs contes ont Ă©tĂ© empruntĂ©s dans le recueil de Vinson qui a traduit les contes de Cerquand, pourtant d’Anjou n’indique que la note de Vinson Marie Oihenart, soixante-douze ans, de Bustance-Iriberry, Cerquand, 28 », Jean Salaber d’Assurucq — Cerquand 52 » [Ibid. 52, 84]. 46TrĂšs peu de contes sont empruntĂ©s Ă  Webster il s’agit de textes qui sont absents dans le recueil de Vinson. 11 Par exemple, Et il allait, allait toujours » chez Barbier. 47D’un point de vue stylistique, quelques passages de retardement, typiques des contes merveilleux11, sont enlevĂ©s chez d’Anjou. Nous observons Ă©galement dans le texte original l’emploi de deux temps, le prĂ©sent et le passĂ©, tandis que le conte d’Anjou emploie seulement le passĂ©, selon l’usage littĂ©raire. Bien que d’Anjou prĂ©tende ne pas vouloir faire d’adaptation littĂ©raire, c’est prĂ©cisĂ©ment un travail d’adaptateur qu’il accomplit. Nous pouvons comparer le dĂ©but des deux contes. 48Le conte d’Anjou Au temps oĂč Seigneur JĂ©sus accompagnĂ© de Pierre parcourait le pays des Basques, vivait dans une maison d’Ahusquy une vielle femme et ses trois fils. C’étaient de rudes et joyeux souletins aventureux et quelque peu contrebandiers. Un jour l’aĂźnĂ© dit Ă  sa mĂšre — MĂšre, faites-moi cuire des petits pains, ensuite j’irais de l’autre cĂŽtĂ© de la montagne faire mĂšre fit ce que son aĂźnĂ© lui demandait. Quand les pains furent dorĂ©s Ă  souhait le fils les mit dans la poche et s’en fut par monts et par vaux » [Ibid. 17]. 49Le conte de Barbier En d’autres temps, dans une maison, il y avait trois jour, l’aĂźnĂ© dit Ă  sa mĂšre MĂšre, faites vite les petits pains, que je m’en aille ensuite faire fortune. »La mĂšre fait les petits pains, et le fils s’en va par monts et pas vaux. » [Barbier 1931 41] 50Nous ne pouvons pas douter qu’il s’agisse de deux variantes du mĂȘme texte, les coĂŻncidences Ă©tant trop remarquables. Il est Ă©galement Ă©vident que le texte original appartient Ă  Jean Barbier puisque la deuxiĂšme variante a Ă©tĂ© publiĂ©e plus tard. Les diffĂ©rences entre les deux textes sont dignes d’analyse, car le premier passage du texte que nous citons est deux fois plus long que le deuxiĂšme. Les diffĂ©rences entre les deux textes sont les suivantes. 12 Les domonymes sont l’un des traits caractĂ©ristiques des Basques. 51PremiĂšrement, les digressions de l’auteur servent Ă  donner une couleur locale basque. On mentionne le nom d’une maison dans une maison » — Barbier vs. dans une maison d’Ahusquy » — d’Anjou12. On indique l’origine des jeunes gens — souletins, et leur caractĂ©ristique — quelque peu contrebandiers », ce qui renforce l’image du Basque typique chez le lecteur. Si dans le conte de Barbier il s’agit d’un jeune homme », Pierre d’Anjou parle du Basque ». 52DeuxiĂšmement, il y a dans le conte des digressions qui visent Ă  le rendre plus littĂ©raire le Seigneur JĂ©sus lui donna une nappe » vs. le Seigneur JĂ©sus lui donna une nappe, une belle nappe blanche en fine toile », sur cette nappe, aussitĂŽt, tu auras tout le boire et manger qu’il faudra » vs. aussitĂŽt elle apparaĂźtra chargĂ©e de tout ce dont tu auras besoin pour boire et manger ». 53Si d’Anjou peut donner une explication au sujet des contes, il n’hĂ©site pas Ă  le faire. Ainsi, au lieu d’une courte phrase introduisant la parution du Seigneur Sauvage chez Barbier C’étaient des forĂȘts effrayantes que les forĂȘts de ces temps-lĂ  », il donne toute une description de la mythologie qui n’est d’ailleurs pas tout Ă  fait basque Mais, en ces temps-lĂ , les forĂȘts n’étaient pas comme aujourd’hui des lieux calmes et reposants oĂč l’on vient se dĂ©tendre et oublier les soucis de la vie. Bien au contraire, elles Ă©taient le repaire de monstres, de lutins, de fĂ©es, d’animaux fabuleux, qui pouvaient Ă  loisir perpĂ©trer leurs forfaits ou dispenser leurs faveurs, suivant le tempĂ©rament de chacun d’eux ». 54La demeure du Seigneur Sauvage devient Ă©trange et magnifique ». Au lieu du banal Ils grimpent donc le long de la caverne » apparaĂźt le texte romantique DĂ©sireuse de retrouver le village, des ĂȘtres humains et le soleil, la mĂšre consentit Ă  suivre son fils ». 55Pour d’Anjou, les valeurs traditionnelles basques sont Ă©galement importantes Quelle joie de la pauvre mĂšre » vs. La pauvre mĂšre pleurait, tant son bonheur Ă©tait grand de revoir sa maison, son petit jardin et l’église oĂč elle venait s’agenouiller si souvent » [Barbier 1931 84–85, Anjou 1946 107–109]. 13 Dans les versions de la mĂȘme lĂ©gende de Cerquand et de Webster [Cerquand 1882 259–260, Webster 1 ... 56En adaptant les contes de Barbier, d’Anjou ajoute de petits passages moraux13 Ayant reconnu la sainte chapelle, elle [la servante] se mit Ă  crier Saint-Sauveur, faites-moi grĂące, ayez pitiĂ© de moi ! »Et Ă  peine eut-elle achevĂ© ces mots, qu’elle descendit Ă  terre tout doucement, dĂ©livrĂ©e du mauvais esprit
 » [Barbier 1931 81] La servante ayant reconnu la chapelle s’écria — Saint-Sauveur, faites-moi grĂące ! Ayez pitiĂ© de moi !Comme par enchantement, le vent qui l’entraĂźnait dans les airs cessa de souffler, elle descendit Ă  terre tout doucement, et dĂ©livrĂ©e du mauvais esprit, elle se promit que plus jamais elle ne serait cupide et coquette » [Anjou 1946 126]. 57Dans le conte Le Fou et le Tartaro, d’Anjou omet un passage de Vinson, probablement par hasard — le mĂȘme mot anneau » est mentionnĂ© deux fois La femme dit tout cela au garçon et lui donne les trois anneaux. Notre garçon sauve les trois malheureux en leur disant ce qu’ils avaient Ă  arrive chez son maĂźtre et lui donne les trois anneaux un Ă  un. Quand il prit le premier, il s’est mis Ă  danser » [Anjou 1946 45 ; Vinson 1883 55]. 58D’Anjou n’ajoute pas d’épisodes supplĂ©mentaires ; tout ce qu’il change c’est la stylistique. Cela ressemble beaucoup aux modifications d’autres traducteurs et peut ĂȘtre expliquĂ© par le fait qu’il est plus difficile de changer le contenu d’un conte que sa forme. A titre d’exemple, nous comparons encore deux extraits du conte de Barbier avec les modifications d’Anjou. 59Et la reine riait !... 60La version de Barbier Dans une misĂ©rable chaumiĂšre vivaient trois frĂšres. Ils connurent la promesse du roi et se dirent par devers eux-mĂȘmes qu’il leur fallait bien voir si, de quelque façon, ils ne s’arracheraient pas un sourire Ă  la prend donc avec lui un panier de pommes toutes rouges, et le voilĂ  parti. Tandis qu’il chemine ainsi, dans un trou Ă  sorciĂšres, et tombĂ©e lĂ -dedans, il voit une vieille femme — une sorciĂšre — qui ne rĂ©ussissait pas sortir de lĂ . La vieille se met donc Ă  crier, pour lui demander un secours. Mais le jeune homme ne lui accorde pas un regard de plus et passe son chemin » [Barbier 1931 96]. 61La version d’Anjou Dans une misĂ©rable chaumiĂšre vivaient trois frĂšres. DĂšs qu’ils eurent connaissance de la promesse du roi, ils se dirent qu’aprĂšs tout ils pouvaient bien tenter leur chance, et qu’il leur fallait bien voir, si de quelque façon, ils n’arracheraient pas un sourire Ă  la jeune partit le premier. Il emportait avec lui un panier de pommes rouges. Chemin faisant, il rencontra dans un trou Ă  sorciĂšres une vieille femme — une sorciĂšre — qui tombĂ©e lĂ , se dĂ©battait et criait Ă  qui la Ă©tait laide comme un dĂ©mon, et le jeune homme ne lui accorda qu’un regard. Il passa son chemin sans plus s’occuper d’elle et de ses cris ». [Anjou 1946 53] 62Le lac de Biarritz 63La version de Barbier Et ces gens demeurĂšrent stupĂ©faits ils voyaient la huche
 bondĂ© de pains jusqu’au bord
Ils tombĂšrent Ă  genoux devant le Seigneur JĂ©sus. Et le Seigneur JĂ©sus, alors, demanda s’ils pouvaient avoir un lit, car ils Ă©taient bien fatiguĂ©s, tous les deux » [Barbier 1931 59]. 64La version d’Anjou Le gens demeurĂšrent stupĂ©faits. Leur surprise fut grande en constatant que la huche Ă©tait bondĂ©e de pain jusqu’au en fut de mĂȘme au charnier, qui vide l’instant d’avant se trouvait garni de salĂ©. Dans le cellier le vin remplissait le tonneau qui n’avait jamais eu panse plus femme leur prĂ©para Ă  Seigneur JĂ©sus et saint Pierre aprĂšs s’ĂȘtre restaurĂ©s se sentirent Seigneur JĂ©sus demanda — Avez-vous un lit Ă  nous donner ? » [Anjou 1946 127]. 14 Ils sont eux-mĂȘmes moins fiables que ceux de Cerquand et de Webster. 65De pareilles modifications concernent d’autres contes d’Anjou, empruntĂ©s Ă  Barbier14, tels que Les lamignas du pont d’Ustalea. Dans le conte Le chandelier de Saint-Sauveur, d’Anjou modifie la version de Barbier, et non celles de Cerquand, plus anciennes [Cerquand 1874 279–280] Quelques jours aprĂšs, le valet fut de nouveau Ă  la montagne ; il avait, la veille, battu le froment. Tout Ă  coup, Ă  un dĂ©tour du chemin, se dresse le Seigneur Sauvage. TerrifiĂ©, persuadĂ© que c’en est fait de lui cette fois, le valet se gratte la tĂȘte
 Et voici que, entre ses doigts, se rencontrent trois ou quatre grains de blĂ©, accrochĂ©s aux cheveux depuis la veille
 Crac, il les porte Ă  la bouche pour rompre le jeĂ»ne
 et le Seigneur Sauvage disparu pour ne plus reparaĂźtre jamais. Mais jamais, non plus, le valet ne s’est aventurĂ© Ă  jeun dans la montagne » [Barbier 1931 78]. A quelque temps de lĂ , le valet de Lahibarria retourna dans la montagne avec son troupeau. La veille il avait battu le blĂ© qu’entre temps il allait Ă  coup, au dĂ©tour d’un sentier, le Seigneur Sauvage se dressa devant lui !— Cette fois, je te tiens, clama le Seigneur Sauvage. Et terrifiĂ©, persuadĂ© qu’en effet c’en Ă©tait fait de lui, se gratta la voici que ses doigts rencontrĂšrent quelques grains de blĂ© Ă©garĂ©s dans sa chevelure depuis la il les porta Ă  sa bouche pour rompre le Seigneur Sauvage poussa un cri terrible que transmit l’écho de la vallĂ©e ; cette fois encore le valet lui Ă©chappait et le Seigneur Sauvage disparut pour ne plus jamais reparaĂźtre car jamais plus le valet ne s’aventura Ă  jeun dans la montagne » [Anjou 1946 104]. Le recueil de Reicher 15 La lĂ©gende qui est conservĂ©e dans beaucoup de recueils de contes du Pays basque et des territoires ... 66Dans le recueil de Gil Reicher, l’auteur n’indique que le lieu d’enregistrement du conte et ne dit rien des locuteurs et des autres sources des contes. Parfois, Reicher introduit des Ă©lĂ©ments novateurs qui s’écartent du folklore traditionnel. Ainsi, Tartalo chez Gil Reicher est chrĂ©tien. Dans la lĂ©gende de Tartalo qui enlĂšve une jeune fille et qui a un enfant d’elle15, c’est la jeune fille elle-mĂȘme qui veut se marier avec Tartalo, sĂ©duite par ses richesses [Tartalo ] Personne ne connaĂźt le palais que j’habite. Celle qui y rĂ©gnera sera la plus riche de la Margareta, la troisiĂšme fille d’Uberua, qui Ă©tait coquette et ambitieuse, s’avança — Je veux bien t’épouser, Tartalo, si M. le CurĂ© y consentent » [Reicher 1947 3]. 67Les derniĂšres paroles de Tartalo Tu es la premiĂšre femme qui ait bien voulu Ă©pouser un Tartalo, tu es la premiĂšre Ă  possĂ©der ses richesses » [Ibid. 4] nous rappellent plutĂŽt le Prince de La Belle et le BĂȘte. 68Dans les contes de Reicher, les laminas ne sont pas mĂ©chants ; ils ont besoin d’homme. Ils ne demandent qu’à l’aider et qu’à l’aimer » [Ibid. 7]. Ayant Ă©tudiĂ© les autres textes folkloriques parlant des laminas, nous pouvons observer que cette image est trop idĂ©aliste. 69Les contes que Reicher emprunte aux recueils classiques sont modifiĂ©s. Pauvres laminak correspond au sujet d’une lamina en couches, qui est prĂ©sent chez diffĂ©rents Ă©diteurs ; Piarres et le vent du nord trouve ces racines dans La lune d’Azkue [Azkue 1942 408] ; Cattalina et Errege Salomon, une histoire fondĂ©e sur la lĂ©gende du roi Salomon, est dĂ©rivĂ©e du conte de Cerquand [1875 183–185]. 70En changeant la version plus rĂ©cente d’un conte de Barbier Le lac de Biarritz [Barbier 1931 58–59], Reicher transforme la lĂ©gende Ă©tiologique du lac de Biarritz en dĂ©luge de NoĂ©. 71La version de Barbier Cette nuit lĂ  il y eut d’innombrables Ă©clairs, d’innombrables coups de tonnerre ; la pluie vint en trombe, le vent en tourbillon
 Le lendemain, emportĂ©es par les eaux, toutes les maisons de voisinage avait disparu, et disparu Ă©galement tous leurs maison qui avait recueilli le Seigneur JĂ©sus et Saint Pierre fut la seule Ă  demeurer debout
S’il vous arrive d’aller jamais du cĂŽtĂ© de la NĂ©gresse, vous la verrez encore lĂ -bas, au bord du grand lac créé par la pluie, durant cette nuit terrible » [Barbier 1931 59]. 72La version de Reicher La mĂ©chancetĂ©, l’orgueil, la duretĂ© des hommes ne faisaient que croĂźtre. Alors, dieux, pour les punir, envoya le grandes eaux s’abattirent sur la terre, gonflant les torrents, faisant dĂ©border les lacs, les vagues de la mer se soulevĂšrent et recouvrirent les cĂŽtes ; la pluie tomba sans arrĂȘt pendant quarante jours et quarante nuits. Tout disparaissait sous les eaux, les maisons, les champs, les bois, tous les hommes dans un village du Pays basque, autour d’une pauvre maison, un rempart magique empĂȘchait les eaux de tomber. La pluie s’arrĂȘtait Ă  l’orĂ©e du prĂ©. Un toit d’eau recouvrait la demeure, mais ne crevait pas. A travers la pluie, les anges bĂątissaient un escalier de cristal, sur lequel un jour descendit, resplendissant, JĂ©sus qui venait rappeler sa gens de la maison continuĂšrent Ă  vivre, les blĂ©s du champ Ă  pousser, le fournil Ă  lac se forma au-dessus. Puis, la colombe apporta Ă  NoĂ© le rameau d’olivier et les terres rĂ©apparurent. Les collines sĂ©chĂšrent, les arbres repoussĂšrent, et la vie recommença jusqu’à ce que de nouveaux crimes des hommes viennent encore une fois attirer la colĂšre le lac, tout est en vous pouvez y descendre, si vous trouvez la premiĂšre marche de l’escalier » [Reicher 1947 83–84]. Le recueil de Thomasset 73Dans le recueil de RenĂ© Thomasset, plusieurs contes qui se trouvent dans la partie intitulĂ©e Contes rĂ©cents sont tirĂ©s du recueil de Jean Barbier La haie de joncs, La reine de la forĂȘt = Une reine dans la forĂȘt chez Barbier, La nappe, l’ñne et le bĂąton. Pourtant, Thomasset ne donne aucune rĂ©fĂ©rence bibliographique. Il mentionne seulement que les deux derniers contes ont Ă©tĂ© traduits par P. Rectoran D’aprĂšs une traduction de P. Rectoran » [Thomasset 1962 118], mais il ne donne pas la source originale de ces contes. 74Nous pouvons cependant remarquer que les textes dans les deux recueils sont assez diffĂ©rents d’un point de vue stylistique. 75MĂȘme les formules folkloriques Il y avait, une fois, un homme et une femme » sont Ă©liminĂ©es et remplacĂ©es par une narration littĂ©raire. Mais les changements les plus importants consistent Ă  enrichir le vocabulaire du conte, Ă  modifier lĂ©gĂšrement sa grammaire et Ă  expliquer les passages qui pourraient ĂȘtre mal compris par le lecteur Le roi mis en dĂ©fiance » chez Barbier [1931 51] vs. Le roi se mĂ©fia de cette nouvelle, car il avait remarquĂ© avant son dĂ©part, l’hostilitĂ© que sa mĂšre tĂ©moignait Ă  sa femme » chez Thomasset [1962 121]. Il s’agit d’une tendance gĂ©nĂ©rale de cette Ă©poque s’il y a quelques omissions dans les textes originaux des contes, les auteurs des recueils modernes essayent de les complĂ©ter. 76Les changements considĂ©rables sont plutĂŽt rares. Nous pouvons nĂ©anmoins remarquer quelques modifications dans les contes le Seigneur JĂ©sus avait baptisĂ© les deux enfants de la reine, les appelant, l’un le Soleil, et l’autre la Lune » [Barbier 1931 52] vs. Il baptisa ensuite lui-mĂȘme les nouveau-nĂ©s, nommant l’un Chalvat SauvĂ© et l’autre Pierrech Pierre [Thomasset 1962 123]. Pourquoi fallait-il changer le nom des enfants ? Peut-ĂȘtre, ils Ă©taient trop paĂŻens pour un conte basque ? Et le nom de Chalvat est une belle dĂ©monstration de l’importance de la foi catholique chez les Basques, tandis que le nom de Pierrech est un nom classique basque. 77Dans le conte La nappe, l’ñne et le bĂąton, RenĂ© Thomasset insĂšre des Ă©lĂ©ments de la couleur locale qui n’existaient pas dans le texte original de Barbier Un jour, l’aĂźnĂ© dit Ă  sa mĂšre » [Barbier 1931 46] vs. Un jour, l’aĂźnĂ© dit Ă  l’etcheko-anderea maĂźtresse de la maison » [Thomasset 1962 127] ; — AĂŻchĂ© 1 [Interjection basque] s’exclama l’homme, tout effarĂ©, quelle aubaine ! » [Ibid. 129]. Sur la nappe merveilleuse apparaissent les plats basques et mĂȘme bearnais Quelle garbure ! Quelle piperade ! [
] Quelle coque au lait ! crĂšme renversĂ©e et quel IroulĂ©guy » [Ibid. 128] qui sont absents chez Barbier. 78Dans un autre Ă©pisode, il est Ă©galement possible de noter des changements. Dans le conte original de Barbier, la reine, Marie-Valentine, aperçoit un homme qui s’est enfoncĂ© une Ă©pine dans la main et aprĂšs l’avoir retirĂ©, elle s’aperçut alors que cet homme Ă©tait son pĂšre !... » [Barbier 1931 54]. Dans le conte dĂ©rivĂ© », en apprenant que quelqu’un s’est enfoncĂ© une Ă©pine dans la main, la reine ne doute pas un instant qu’il s’agit de son pĂšre » [Thomasset 1962 126]. 79Peut-ĂȘtre est-ce destinĂ© Ă  rendre le conte encore plus merveilleux. Les recueils de Bidart 80Beaucoup de compilateurs constituent leurs recueils Ă  partir de ceux des premiers folkloristes, sans changer considĂ©rablement le texte. C’est le cas du recueil de Pierre Bidart. Le compilateur utilise une nouvelle orthographe Haxko vs. Hachko chez Barbier. Le seul critĂšre selon lequel Pierre Bidart choisit les contes pour son recueil est le critĂšre gĂ©ographique il s’agit des contes de Basse-Navarre et de Labourd. Les deux livres contiennent beaucoup de photos du Pays basque, ce qui peut ĂȘtre intĂ©ressant d’un point de vue culturel. 81Le titre des recueils de Bidart est trompeur. Ainsi, le premier volume de son ouvrage s’appelle RĂ©cits & Contes populaires du Pays Basque recueillis par Pierre Bidart en Basse Navarre, et le second RĂ©cits & Contes populaires du Pays Basque recueillis par Pierre Bidart dans le Labourd [Bidart 1977a, 1977b], ce qui donne l’impression que c’est Bidart lui-mĂȘme qui les a collectĂ©s sur le terrain. 82L’attribution des contes dans les recueils de Bidart est souvent erronĂ©e. Parmi les contes qui, selon Bidart, viennent du Labourd, nous en trouvons plusieurs qui ont Ă©tĂ© contĂ©s par les habitants des autres provinces du Pays basque de France. 83Ainsi, le conte de Cerquand Le pĂȘcheur et ses fils [Cerquand 1882 262–265], que le compilateur place parmi les contes labourdins, a en fait Ă©tĂ© rĂ©citĂ© par une personne originaire de Sainte-EngrĂące, en Soule. Le conte de Cerquand, L’épouse Ă  la recherche de son mari [Ibid. 275–278], vient d’Arhansus en Basse-Navarre et non pas du Labourd. Le mĂȘme dĂ©faut concerne les contes bas-navarrais contenant beaucoup de contes de Barbier. Mondarrain, oĂč habitent les laminas [Barbier 1931 18], se trouve au Labourd. C’est un souletin qui aurait racontĂ© Ă  Barbier le conte Et la reine riait, placĂ© dans le volume bas-navarrais [Barbier 1931 153]. Pour plusieurs contes de Barbier nous n’avons aucune donnĂ©e gĂ©ographique, par consĂ©quent leur attribution est complĂštement arbitraire. Le lecteur pourrait comprendre, pourquoi la lĂ©gende des laminas de Saint-PĂ©e se retrouve dans le volume labourdin, Ă©tant donnĂ© que Saint-PĂ©e est un village labourdin. Mais la plupart des attributions sont plus difficiles Ă  comprendre. Bien que Bidart Ă©crive dans son tome des contes de la Basse-Navarre L’abbĂ© Jean Barbier [
] s’intĂ©resse particuliĂšrement aux contes et lĂ©gendes de la Basse Navarre dont il est originaire » [Bidart 1977 21], Barbier lui-mĂȘme n’écrit nulle part qu’il prĂ©fĂšre cette province ; au contraire, il cite les trois provinces du Pays basque français le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule comme la source de ses contes [Barbier 1931 5]. 84Bidart indique rĂ©guliĂšrement les recueils d’oĂč les contes ont Ă©tĂ© tirĂ©s. La plupart d’entre eux viennent des recueils classiques, du recueil d’Ariztia et de la revue Gure Almanaka, mais il y en a trois racontĂ©s par U. Aranguiz et D. Xebero, probablement recueillis par Bidart lui-mĂȘme. Le recueil de Cosem 16 L’édition anglaise de Basque Legends, bien que la traduction française ait Ă©tĂ© publiĂ©e en 2005. 17 Nous n’avons pas pu retrouver cet ouvrage. 85Michel Cosem s’est imprĂ©gnĂ© » des recueils de Cerquand, Webster16, et Barbier, ainsi que du Dictionnaire illustrĂ© de la mythologie basque de JosĂ© Miguel de BarandiarĂĄn [BarandiarĂĄn 1993] et de l’ouvrage Quelques Ă©lĂ©ments pour dĂ©couvrir la mythologie basque17. La plupart des contes du recueil sont assez courts, certains La jument blanche Ă©tant raccourcis par Cosem. 86Pour ajouter une touche de couleur locale dans ses textes, Cosem indique parfois, assez arbitrairement les noms des lieux oĂč se dĂ©roule l’action, ou le lieu d’origine du hĂ©ros, plutĂŽt dans les parties introductives des textes Mahistruba n’avait pas de bateau et il en Ă©tait dĂ©solĂ©. Chaque matin, il allait sur les quais d’Hendaye regarder les vagues d’ocĂ©an » ; Manex, un pauvre homme de Tardets, ne savait plus combien il avait d’enfants » [Cosem 2008 11, 111]. 87Le recueil de Cosem, ainsi que plusieurs autres, est un exemple typique de la double modification du conte d’abord celle du traducteur et ensuite celle de l’adaptateur. A titre d’exemple, nous citerons le conte La mĂšre jalouse La mĂšre jalouse et la jeune persĂ©cutĂ©e, oĂč l’un des instituteurs de Cerquand, et trĂšs probablement Cerquand lui-mĂȘme, traduit le texte et oĂč ensuite Cosem le modifie. De cette façon, il s’agit souvent de chaĂźnes de transformations, qui ne sont pas trĂšs longues, car les compilateurs reprennent les recueils originaux. 88La version originale basque de Cerquand avec notre traduction 18 Les titres dans les versions française et basque sont diffĂ©rents. La mĂšre jalouse18Baciren ama alhaba batzu biciqui propiac. Nescatoco haren amatchia, çoina baitcen sorguina, juan cen egun batez bere alhabatchiaren ikhustera. Haren amari eguiten dasco laudorioac ceren duen hain alhaba edera. Ama horec galdeguiten deyo heya hura baina ederrago denez, phena luquela hala baliz eta galarastea isseya litekela, sobera berantu gabe. Sorguinac erraiten dio segurqui alhaba bera baino propiago dela, et nahi badu, hura cargatcen dela galarasteaz. Ama horec ez du bertceric galdeguiten eta beraz igortcen du bere alhaba promenatcera araxaldi batez bere amatchirequin » [Cerquand 1882 281]. 19 Amatchi » grand-mĂšre ou marraine. 89Il y avait une mĂšre et une fille trĂšs belles. Un jour, la marraine19 de cette fille, qui Ă©tait sorciĂšre, alla voir sa filleule. Elle fait des compliments Ă  sa mĂšre, parce qu’elle a une si belle fille. Cette mĂšre lui demande si elle [la fille] est plus belle qu’elle, qu’elle serait peinĂ©e si cela Ă©tait et que si cela Ă©tait, elle essayerait de la faire pĂ©rir, sans trop tarder. La sorciĂšre lui dit que bien sĂ»r sa fille est plus belle qu’elle, et que si elle [la mĂšre] le veut, elle [la sorciĂšre] se chargera de sa perte. Cette mĂšre ne demande rien d’autre et donc, un soir, elle envoie sa fille se promener avec sa marraine. 90La traduction du recueil de Cerquand La mĂšre jalouse et la jeune persĂ©cutĂ©eUne fille Ă©tait si belle que sa mĂšre en devint jalouse. La marraine de cette beautĂ© va la voir un jour. C’était une sorciĂšre qui ne se plaisait qu’au mal. Elle connaissait bien la jalousie de la mĂšre, en espĂ©rant y trouver une occasion de nuire Ă  sa filleule. Pour l’exciter encore, elle se rĂ©pandit ce jour-lĂ  en longs compliments sur les perfections de la jeune fille, jusqu’à ce que la mĂšre, n’y tenant plus, lui dit La vue de ma fille est un supplice pour moi. Si vous m’avez conservĂ© quelque affection, vous m’en dĂ©barrasserez. La mĂ©chante marraine n’attendit que cette parole. Elle prit sa filleule pour l’accompagner, disait-elle, pendant sa promenade
 » [Ibid. 211] 91La deuxiĂšme version française est encore plus Ă©loignĂ©e de l’originale que la premiĂšre. 92La version de Cosem Ce jour-lĂ , la sorciĂšre, voyant la mĂšre d’AmĂ©lie, ne cessa de lui faire compliments sur sa fille. La mĂšre, excĂ©dĂ©e, lui dit — Si vous avez quelque affection pour moi, vous m’en mĂ©chante sorciĂšre n’attendait que cette parole. Elle demanda Ă  sa filleule de l’accompagner
 » [Cosem 2008 95]. 93La traduction en français est mieux organisĂ©e et plus cohĂ©rente que le texte original. Dans la version de Cosem, apparaĂźt un prĂ©nom qui est absent du texte basque, et qui, de plus, n’est pas du tout basque. Le texte adaptĂ© garde quelques expressions du texte traduit. La version de Cosem est la plus courte parmi les trois textes. 94Les modifications de Cosem, notamment le raccourcissement des textes trop longs des contes merveilleux, aboutit Ă  la perte de motifs essentiels, tels que le motif du marin Ă©pargnant la vie au serpent, qui joue un rĂŽle important dans la thĂ©matique. A titre d’exemple nous citerons le texte de Basque Legends et celui de Cosem LIKE many others in the world, there was a master mariner. Having had many losses and misfortunes in his life he no longer made any voyages, but every day went down to the seaside for amusement, and every day he met a large serpent, and every day he said to it God has given thy life to thee ; live then. »This master mariner lived upon what his wife and daughter earned by sewing. One day the serpent said to him Go to such a shipbuilder’s, and order a ship of so many tons burden. Ask the price of it, and then double the price they tell you » [Webster 1879 100]. Mahistruba n’avait pas de bateau et en Ă©tait dĂ©solĂ©. Chaque matin, il allait sur les quais d’Hendaye regarder les vagues de l’ocĂ©an. Il s’asseyait sur les rochers et avait envie de jour, il rencontra un gros serpent qui parlait.— Tu ne peux pas vivre ainsi, sans gagner le moindre sou, vivant du travail de ta femme et ta fille. Non, tu es un capitaine et un marin. Va voir le constructeur de navires que tu connais, commande-lui un beau bateau et paye-le le double du prix qu’il demandera » [Cosem 2008 11]. Contes Populaires et LĂ©gendes du Pays basque 95Ce livre fait partie des recueils de contes traditionnels des rĂ©gions diffĂ©rentes de France, et c’est la raison pour laquelle l’éditeur n’y utilise pas les contes d’Azkue et de BarandiarĂĄn. 96L’attribution de certains contes est erronĂ©e. Ainsi, Le rĂąteau qui est attribuĂ© Ă  Cerquand, est en fait tirĂ© du livre de Vinson et reprĂ©sente une traduction du conte de Webster, bien que des histoires similaires soient prĂ©sentes dans le recueil de Cerquand. A la fin du conte, l’éditeur ajoute une remarque absente chez Vinson Cette maison de verre, on pouvait encore la voir, avec le corps de la jeune fille, au temps de la Restauration ». Nous trouvons encore une indication incorrecte dans la table des matiĂšres il s’agit d’un conte de W. Webster et J. Vinson » Qu’est-ce que c’est que se marier [Ibid. 361], et en rĂ©alitĂ©, nous ne trouvons pas ce conte chez Webster. 20 [Anjou 1946] et encore 2 contes de Webster. 97Donc, compte tenu des indications erronĂ©es de l’éditeur, la plupart des contes a Ă©tĂ© tirĂ©e du recueil de Barbier 27 et de celui de Vinson 14 contes, dont neuf viennent de Webster, trois de Cerquand, un de Vinson mĂȘme et un d’Araquistain. Le recueil contient Ă©galement deux contes de Webster, Ă©videmment, traduits par d’Anjou, qui n’est pas mentionnĂ© dans la bibliographie20. Nous trouvons dans le recueil deux contes de Cerquand et un conte de Carlos de Monts. D’autres textes MƓurs, croyances et superstitions n’appartiennent pas au genre de contes. 98La prĂ©face de ce recueil Ă©crite par Mme Charles d’Abbadie d’Arrast mĂ©rite une attention particuliĂšre, car elle dĂ©crit une veillĂ©e dans la maison basque, tandis que la plupart des contes du livre n’ont pas Ă©tĂ© collectĂ©s pendant des veillĂ©es. Dans cette partie, on cite Ă©galement le conte des mouches de Mendiondo tirĂ© du recueil de Vinson, qui l’a empruntĂ© chez Cerquand, ainsi que des contes de laminas et Basa-Jaun, un conte de la fournĂ©e d’Ahurhutze, une parabole de JĂ©sus Christ et Saint-Pierre, un conte de deux bossus et quelques devinettes tirĂ©s de la mĂȘme source [Vinson 1883]. 99Bizarrement, dans une remarque, l’auteur de la prĂ©face mentionne que Basa-Jaun est un diminutif d’Antoine, et non pas l’homme de forĂȘt [CB 1978 12–27]. 21 Traduction du manuscrit de Webster. 100Dans les Contes Basques, les contes de Barbier sont mieux prĂ©sentĂ©s, que ceux des autres folkloristes, bien qu’ils soient les moins originaux, ce recueil contient aussi des modifications lĂ©gĂšres Et il Ă©tait riche ainsi et pour toujours » [Barbier 1931 50] vs. Et il se trouva riche » [CB 1978 276]. Ce sont plutĂŽt les versions de Barbier que Contes Basques donne presque sans modifications, bien qu’ils soient les plus littĂ©rarisĂ©s. Ainsi, parmi trois versions du Chandelier de Saint-Sauveur apparaissant chez Cerquand, une version chez Vinson21 et une version chez Barbier, l’éditeur choisit celle de Barbier, bien qu’évidemment elle soit secondaire par rapport Ă  celle de Cerquand. Le texte d’autres folkloristes est reproduit assez fidĂšlement, mais certains contes sont abrĂ©gĂ©s. Le conte La trahison punie Le traĂźtre puni du recueil de Cerquand, qui a Ă©tĂ© modifiĂ© par le traducteur et l’éditeur, se trouve changĂ© encore une fois. Bi muthil gaztĂ© chortian eroriac phartitu ciren soldado elgarrequi eta gorphuts bererat » [Cerquand 1882 260]. 22 Cf. le texte basque [Ibid. 260]. S’il y a jamais eu deux amis insĂ©parables, c’étaient Goyenetche et Etchegoyen, nĂ©s le mĂȘme jour dans deux maisons voisins d’aspects Ă©galement misĂ©rable. Leur amitiĂ© datait du moment oĂč ils eurent la libertĂ© de se rouler dans la poussiĂšre, sur la porte du logis paternel. DĂšs lors on les vit user leur culottes sur les mĂȘmes bancs Ă  l’école et au catĂ©chisme, mener leurs chĂšvres le long des mĂȘmes haies et grandir jusqu’au moment oĂč ils furent appelĂ©s par la conscription. Ils eurent la mĂȘme chance de tirer un mauvais numĂ©ro et allĂšrent ensemble rejoindre le rĂ©giment » [CB 1978 45, Cerquand 1882 148]22. Hurbildu cen erregueren palaciouri, eta nola aitcinachegui beyçouen, hartu çuan galdeguiten ceelaric eya nor cen eta han cer hari cen ? Eman ceen arrapostia nola yaquin çuen erregueren alhaba eri cela ; medicu cela eta haren sendorastera heldu cela. Berri horren entcutiarequi erreguec berehala sar eraci cuen medicu berri hura eta yuan eraci eriaren aintcinera » [Cerquand 1882 261]. Ă  la fin il arriva au palais du roi. Il allait entrer sans façon dans la cour lorsque les gardes l’arrĂȘtĂšrent en lui demandant qui il Ă©tait et ce qu’il venait faire. Je suis le docteur Goyenetche. J’ai entendu dire que la fille du roi est malade et je viens la guĂ©rir. »Les gardes allĂšrent avertit le roi d’Italie qu’il y avait un mĂ©decin Ă  la porte du palais, qui venait pour guĂ©rir la princesse. Le roi fit entrer le mĂ©decin chez lui et le conduisit dans la chambre de la malade. Puis il [Celui-ci dit] Ă  Goyenetche Docteur, si vous parvenez Ă  guĂ©rir ma fille, je vous donnerais autant d’argent que vous voulez et je ferai de vous mon gendre. » [CB 1978 48, Cerquand 1882 151]. 101L’éditeur raccourcit Ă©galement un texte de Vinson qui d’habitude est reproduit fidĂšlement 102Le recueil original de Vinson Quand le pĂšre arrive, ce monsieur lui dit s’il veut lui donner sa fille pour femme. Le pĂšre lui rĂ©pond s’il est venu lĂ  pour se moquer d’eux et si pour cela qu’il le fait arriver aprĂšs avoir quittĂ© son travail. Ce monsieur lui dit qu’il ne s’agit aucunement de moquerie, et que s’il veut lui donner sa fille pour femme, il lui donnera dans le pays une maison pour lui et tout ce dont il aura besoin pour manger et boire. Quand ce pĂšre eut entendu cela, il lui dit Oui, bien volontiers je vous donnerai ma fille », car il voyait qu’il avait besoin de bien passer le reste de sa vie, Ă©tant bien fatiguĂ© de vivre dans ces bois, et qu’il avait assez de peine Ă  se sortir d’affaire. Son Ɠil s’était mĂȘme rajeuni, et il Ă©tait devenu tout joyeux de voir que la fortune de sa fille Ă©tait faite et que lui-mĂȘme allait ĂȘtre bien. Le pĂšre et la fille sont donc vite d’accord avec ce monsieur. Il leur donne une grande bource pleine d’or, leur disant d’attendre jusqu’à ce qu’il envoie d’autres nouvelles, et qu’il leur enverrait une voiture pour les chercher ; cette fille devait aussi s’acheter les vĂȘtements nĂ©cessaires et prendre une fille de chambre pour arranger bien. Ces ordres donnĂ©s, le monsieur s’en revient Ă  la maison, laissant le pĂšre et la fille fort contents » [Vinson 1883 99]. 103Le recueil ultĂ©rieur Quand le pĂšre arrive, il lui demande sa fille pour femme qu’il lui donnera une maison pour lui et tout ce dont il aura besoin pour manger et boire. Quand le pĂšre eut entendu cela, il lui dit Oui, bien volontiers je vous donne ma fille. » Le pĂšre et la fille sont donc vite d’accord avec ce prĂ©tendant qui leur donne une grande bource pleine d’or, leur disant d’attendre jusqu’à ce qu’il leur envoie une voiture pour les chercher. Cela dit, il revient chez lui, laissant le pĂšre et la fille fort contents » [CB 1978 152]. 104Dans le recueil, sauf les textes qui sont raccourcis, l’éditeur ajoute quelques modifications il part, disant Ă  son pĂšre et Ă  sa mĂšre qu’il va visiter les environs, et emportant avec lui beaucoup d’argent » [Vinson 1883 98] vs. part, disant Ă  son pĂšre et Ă  sa mĂšre qu’il va visiter les environs, et il emporte avec lui beaucoup d’argent afin de mieux plaire » [CB 1978 151]. Certaines corrections ne sont pas liĂ©es au sens, mais Ă  la syntaxe du texte Malbrouc alla Ă  la maison. Sa femme Ă©tait une sorciĂšre. Ils avaient trois filles. Le petit Malbrouc grandit beaucoup » [Vinson 1883 80] vs. LĂ , oĂč il se trouvait, chez les sorciers qui avaient dĂ©jĂ  trois filles, le petit Malbrouc grandit beaucoup » [CB 1978 74]. Dans le contes Les deux muletiers, l’éditeur des Contes Basques ajoute un mot tous les soirs j’entendais les gĂ©missements du muletier fantĂŽme » [Ibid. 354]. 23 MĂȘme note que pour le conte prĂ©cĂ©dent » [Ibid. 73]. 24 De plus, le conte de Vinson [1883 98–102], comme nous l’avons dĂ©jĂ  vu, est considĂ©rablement racc ... 105Bien que la plupart des folkloristes modernes croient nĂ©cessaire de transcrire et d’éditer les textes le plus fidĂšlement possible, il en existe certains qui croient indispensable d’adapter le texte. Nous attestons cette attitude moderne par rapport au texte dans le conte La jument blanche Ce conte est reproduit ici tel qu’il Ă©tait dit en 1875 par un conteur de Saint-Jean-de-Luz. On pourra cependant reprocher au transcripteur de ne pas avoir nettoyĂ© » un peu mieux ce texte, sans doute par souci d’en garder le pittoresque » [Ibid. 63]. La mĂȘme remarque concerne le conte Malbrouk23, oĂč l’éditeur ajoute plusieurs corrections. Ainsi, le processus de nettoyage » des contes est considĂ©rĂ© comme normal, voire nĂ©cessaire. En parlant du conte La mĂšre et le fils idiot et Qu’est-ce que c’est que se marier [Ibid. 145, 151], l’éditeur remarque Conte transcrit tel qu’il a Ă©tĂ© dit par le conteur », comme une sorte d’excuse, ce qui reflĂšte son avis nĂ©gatif24. D’autres recueils de contes basques et les contes basques dans d’autres recueils 106Les auteurs de plusieurs recueils utilisent les textes folkloriques comme matĂ©riaux didactiques. Ainsi, dans le livre de Beobide, le style du conte de BarandiarĂĄn Errana ta amagiarraba La belle-fille et la belle-mĂšre’ est complĂštement modifiĂ©. Nous pouvons noter les diffĂ©rences au niveau phonĂ©tique Errena ta amagiñarreba dans le titre de Beobide. Les calques espagnols sont corrigĂ©es bajatu zan errekara » vs. jaitsi zan errekara » elle descendit au ruisseau’, iru golpiek emon » vs. iru kosk-kosk emon » frapper trois coups’, palazio eder bat » vs. jauregi eder bat » un beau palais’, iru kazadore » vs. iru eiztari » trois chasseurs’, kriaduak » vs. morroiak » les domestiques’, eutzi trapue eskuek sikaketako » vs. artu eskuak legortzeko zapia » prends la serviette pour essuyer les mains’. Les changements au niveau grammatical concernent la dĂ©clinaison biscayenne alaba biyekin » vs. alaba biakaz » avec les deux filles’, ce qui rend le texte plus cohĂ©rent, mais moins authentique. 107Comme bien souvent dans les Ɠuvres de vulgarisation, on ajoute les dĂ©tails qui manquent Ă  l’avis du compilateur du livre gero umeak ure eskatu eutzan amari ama, ure gure dut nik, ama » ensuite les enfants ont demandĂ© de l’eau Ă  leur mĂšre mĂšre, je veux de l’eau, mĂšre’ vs. Basoan umeak egarritu, eta eske hasi ziran Ura, ama, ura. Ura nai dot, ama
 » Dans la forĂȘt l’enfant a eu soif et ils ont commencĂ© Ă  demander De l’eau, mĂšre, de l’eau. Je veux de l’eau, mĂšre’ ; kriaduak kendu eutzesan esku biek erranari » les domestiques ont coupĂ© les deux mains Ă  la belle-fille’ vs. morroia’k, errukituta, beso biak bakarrik kendu eutzozan amari » les domestiques, pris de pitiĂ©, n’ont coupĂ© que les deux mains Ă  la mĂšre’ [BarandiarĂĄn et al. 1962 16–17 ; Beobide’tar 1980 84]. 108La mĂȘme finalitĂ© didactique est soulignĂ©e dans le recueil d’Angel Irigarai qui utilise les contes de BarandiarĂĄn et Azkue La finalidad que persigue la Academia de la lengua vasca al editar este libro es doble. Presentar por un lado Cuentos y Leyendas [
] en lenguaje vivo y natural para solaz de los lectores vascos, niños y mayores ; y que sirva tambiĂ©n para los escolares de esta idioma, gracias a la versiĂłn castellana y a las notas aclaratorias que van acompañados » [Irigarai 1957 121]. 109L’éditeur Ă©vite d’ĂȘtre trop littĂ©raire et renonce Ă  utiliser une transcription phonĂ©tique fidĂšle qui prendrait en compte toutes les particularitĂ©s des parlers locaux. Angel Irigarai ne change pas le texte espagnol de BarandiarĂĄn. 110En ce qui concerne le texte basque, presque tous les changements sont d’ordre phonĂ©tique. Si BarandiarĂĄn a publiĂ© un texte trĂšs proche de la transcription phonĂ©tique, cette derniĂšre est remplacĂ©e dans le recueil d’Irigarai par une notation orthographique bĂȘ » => bere » son’, ementzĂŽn » => omen zuan » il avait paraĂźt-il’, oiakĂŽn » => oerakoan » en se couchant’, ei’zak » => egin zak » fais-le’, beiz ĂȘ » => berriz ere » de nouveau’. L’éditeur ne change jamais le lexique des contes, en revanche, au niveau syntaxique, il modifie lĂ©gĂšrement l’ordre des mots eta motille oso alai bĂȘ etxea jĂ»n ementzan » => eta mutilla joan zan oso alai bere etxera » et il paraĂźt que le jeune homme s’en alla chez lui trĂšs joyeux’ [Ibid.]. 111En analysant les recueils modernes, il faut Ă©galement mentionner un livre publiĂ© parC. ClaverĂ­a Arza qui ne dĂ©crit pas toute la richesse du folklore basque. Il cite quelques contes et lĂ©gendes et les analyse, y compris les personnages, ne donnant les sources des contes que trĂšs rarement. Certains contes ont des similitudes avec ceux des recueils classiques, mais le compilateur n’indique pas quelles variantes ont Ă©tĂ© utilisĂ©es [ClaverĂ­a Arza 1958]. 112Dans les recueils modernes, nous pouvons remarquer des problĂšmes de traduction. Ainsi dans un conte, le traducteur traduit l’expression belle fille » par un terme de parentĂ© Une veille de la St-Jean, Ă  l’aube, une belle fille entra chez la maĂźtresse de la maison GorritĂ©pĂ©. Bonjour, Marguerite
 » vs. Al tĂ©rmino de una noche de San Juan, Margarita, la nuera de la señora de la casa Gorritepe, regresaba a la hora en que el sol estĂĄ a punto de salir » [Cerquand 1875 214, MLV 1986 49]. 113Le plus souvent, dans la plupart des Ă©ditions de vulgarisation le pourcentage des contes merveilleux est trĂšs faible. Cela concerne surtout les Ă©ditions peu volumineuses. Nous pouvons supposer que pour les Ă©diteurs les contes merveilleux semblent les moins authentiques, tels ceux que l’on peut en trouver dans n’importe quel livre de contes. Ainsi, dans le recueil de RenĂ© Thomasset [Thomasset 1962], il n’y a qu’un seul conte merveilleux. Pour lui, les contes les plus typiques du Pays basque sont les rĂ©cits de corsaires, de joueurs de pelote et de contrebandiers. Dans le recueil de Gil Reicher [Reicher 1947] on peut Ă©galement trouver quelques rĂ©cits de personnages historiques Dechepare, Iparagirre, mais les contes merveilleux sont absents. Nous voyons bien que les Ă©diteurs de contes choisissent soit beaucoup de contes merveilleux, soit des rĂ©cits parmi lesquels aucun ne relĂšve du genre. 114Aujourd’hui nous pouvons trouver plusieurs recueils de contes basques sur internet. Ainsi, les contes de Webster sont prĂ©sentĂ©s en anglais le site correspond Ă  [Webster 1879]. 115Les mĂȘmes contes, en basque, de Webster se trouvent sur le portail Klasikoen Gordailua correspondant Ă  [Webster 1993]. Le recueil de Jean Barbier [1929] Ă©galement ainsi que le recueil d’Errose Bustintza, Euskalerriko ipuñak 1950–1952 117Les contes collectĂ©s par Cerquand sont accessibles sur le portail gallica dans la version fac-similĂ© du Bulletin. 118Plusieurs contes basques traduits en russe et adaptĂ©s Ă  partir de la version française avec de nombreuses modifications se trouvent sur un portail des contes du monde 119Parfois les contes basques sont utilisĂ©s dans des recueils parmi d’autres contes de France. Ainsi, dans l’anthologie des contes de France, oĂč DĂ©vigne inclut les contes de Picardie, Angoumois, Basse Bretagne, Champagne, Corse, Lorraine, Touraine, Pays basque, etc. et qu’il appelle un livre oĂč les Français de toutes nos provinces retrouvent assemblĂ©s en un monument expressif, les vieux rĂ©cits et les traditions populaires de leur pays » [DĂ©vigne 1950 13], l’éditeur ajoute un conte basque. Parmi les nombreux textes basques, il choisit seulement le conte Les trois vagues du recueil de Vinson Le folklore du Pays Basque [Vinson 1883], qui est lui-mĂȘme une réédition d’un texte d’Araquistain [1866]. Il abrĂšge et modifie considĂ©rablement le texte. Ainsi, dans la variante ultĂ©rieure de la lĂ©gende des trois vagues, manque l’épisode qui explique que les sorciĂšres sont la femme et la fille du capitaine. 120Michel Cosem, pour son recueil Contes traditionnels des PyrĂ©nĂ©es [Cosem 1991], ne choisit que deux contes venant du Pays basque La trahison punie de Cerquand et Les sept voleurs de Barbier, versions du recueil [CB 1978]. 121Les seuls recueils que choisit l’éditeur d’un autre livre, Contes merveilleux des pays de France [CMF 1991], parmi les recueils classiques des contes basques, sont l’édition anglaise des contes de Webster, dont il traduit The Grateful Tartaro et Heren-Suge [Webster 1879 22–32], et l’édition de Barbier L’agneau noir, une traduction du conte Et la reine riait ! [Barbier 1931 96–99], les types courants en Europe. Conclusion 122Pour conclure, nous pouvons dire que dans les Ɠuvres de vulgarisation utilisant les contes basques, la structure du conte n’est jamais altĂ©rĂ©e, aussi bizarre et confuse soit-elle c’est le cas des contes composĂ©s, comme Malbrouk, Le pĂȘcheur et ses fils [Webster 1873 465–479, Cerquand 1882 262–265]. En revanche, on essaie de basquiser » le conte au niveau phonĂ©tique et syntaxique on corrige les calques, aussi bien qu’au niveau stylistique. 25 [Webster 2005, Cerquand 2006, CatĂĄlogo 2007] et d’autres. 123Au dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle on commence Ă  rééditer les textes classiques de contes basques25. Nous pouvons supposer que maintenant que les contes basques faisant partie du manuscrit de Webster de Basque legends sont traduits en français, et que plusieurs contes de Cerquand le sont en espagnol, ces textes seront utilisĂ©s par des compilateurs pour crĂ©er de nouveaux recueils de contes basques. Mobilisations contre les violences policiĂšres » Autant en emporte le vent rĂ©formistetexte de Gwenola Ricordeauparu dans lundimatin266, le 7 dĂ©cembre 2020Gwenola Ricordeau est professeure de criminologie Ă  l’universitĂ© d’État de Californie Chico. Elle travaille notamment sur le mouvement pour l’abolition de la police qui anime les rues et le dĂ©bat public amĂ©ricain depuis la mort de George Floyd. Faut-il couper les crĂ©dits » de la police [Defund the police], la refonder » comme certains y appellent par chez nous ou plus simplement l’abolir ? Ces quelques rĂ©flexions depuis les États-Unis ne manqueront pas d’enrichir le dĂ©bat le texte complet accompagnĂ© de nombreuses notes explicatives ou complĂ©mentaires Pardon pour le cafouillage sur la note au dĂ©but, l'alarme en plein milieu et le bafouillage de la fin ! .Photo ValK."LA POLICE TUE !" - Pancarte taguĂ©e lĂ  oĂč Steve MaĂŻa Caniço et 15 autres personnes sont tombĂ©es au milieu des gaz et de la nuit de la fĂȘte de la Musique Ă  Nantes... Sur le chemin vers l'hommage pour Steve, Nantes, le 30 juillet 2019. Appel "Samedi 22 juin Ă  4h40 du matin, Steve Maia Caniço est mort, noyĂ©, suite Ă  une attaque policiĂšre extrĂȘmement violente lors de la fin de la FĂȘte de la Musique au bord de la Loire. Comme pour les multiples autres meurtres de la police, nous exigeons la VĂ©ritĂ©PourSteve !" .toutes les photos les lectures karacoleagenda militant namnĂšte m'aider Ă  rester bĂ©nĂ©vole & justifier mes activitĂ©s Abonnements d'Ă©coute de musique en streaming Web et mobile, packs de tĂ©lĂ©chargement MP3 - paiement Paypal ou carte bancaire © 2004-2022 ApachNetwork, tous droits rĂ©servĂ©s Labels, artistes, droits d'auteurs contactez-nous 18 aoĂ»t 2022 - 1439 ALE+ALE SĂ©ries d'Ă©tĂ© Le plagiat, une impunitĂ© française PubliĂ© le 28 juillet 2021 Ă  18h00 - Mis Ă  jour le 29 juillet 2021 Ă  15h23 RĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s RĂ©cit Le plagiat, une impunitĂ© française » 3/6. En 1993, contre toute attente, RĂ©gine Deforges n’est pas dĂ©clarĂ©e coupable de contrefaçon d’ Autant en emporte le vent », de Margaret Mitchell, Ă  laquelle elle a pourtant empruntĂ© » une grande part de son intrigue. A l’issue d’un procĂšs marathon entre les ayants droit de Margaret Mitchell, autrice, en 1936, du mythique Autant en emporte le vent, et RĂ©gine Deforges, assignĂ©e pour contrefaçon pour La Bicyclette bleue, parue en 1981 aux Editions Ramsay, la cour d’appel de Versailles 1993 rejette l’accusation de plagiat au bĂ©nĂ©fice de l’Ɠuvre française. Quelles circonstances ont-elles permis d’aboutir Ă  un tel verdict, alors que le jugement du tribunal de grande instance de Paris du 6 dĂ©cembre 1989 fondait sa condamnation pour contrefaçon littĂ©raire sur une analyse comparative d’une centaine de pages de similitudes entre les deux Ɠuvres ? Qui plus est, la Cour de cassation 1992 n’avait-elle pas cassĂ© l’arrĂȘt de la cour d’appel de Paris 1990, qui avait donnĂ© raison Ă  l’autrice française et Ă  son Ă©diteur ? Comment ces retours de balancier contradictoires ont-ils pu, en dernier ressort, remettre en cause un plagiat sur lequel la doctrine semblait s’accorder ? Une jurisprudence fluctuante Le terme de plagiat n’appartient pas au vocabulaire juridique le code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle reconnaĂźt uniquement le dĂ©lit de contrefaçon, Ă  savoir toute reprĂ©sentation ou reproduction intĂ©grale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ». La frontiĂšre entre les deux est mouvante et soumise, en cas de contentieux, Ă  l’apprĂ©ciation du juge. Or, la jurisprudence est plutĂŽt fluctuante en matiĂšre de contrefaçon littĂ©raire. Le plagiat, tout rĂ©prĂ©hensible qu’il puisse paraĂźtre d’un point de vue dĂ©ontologique, ne tombe pas sous le coup de la loi s’il ne comporte pas un caractĂšre de gravitĂ© suffisant. Gardons bien Ă  l’esprit que la gravitĂ© de la faute, s’il en est, ne peut porter que sur l’expression – la forme – et la composition de l’Ɠuvre, Ă  savoir l’enchaĂźnement des idĂ©es. Les idĂ©es elles-mĂȘmes, aussi gĂ©niales soient-elles, sont de libre parcours. La lĂ©gislation, en effet, vise un Ă©quilibre subtil entre, d’une part, la protection du travail des auteurs et, d’autre part, la libertĂ©, pour la sociĂ©tĂ© civile, de l’utiliser, dans un but de partage des connaissances et d’enrichissement du patrimoine intellectuel. La jurisprudence a permis de prĂ©ciser, au fil des affaires jugĂ©es, la nature d’un emprunt et son caractĂšre Ă©ventuellement dĂ©lictuel. Est contrefaçon un emprunt qui porte sur un Ă©lĂ©ment original de l’Ɠuvre copiĂ©e. Est original ce qui porte l’empreinte de la personnalitĂ© d’un auteur. Or, contre toute attente, l’arrĂȘt de la cour d’appel de Paris du 21 novembre 1990 sauva La Bicyclette bleue, considĂ©rant que son modĂšle amĂ©ricain Ă©tait composĂ© de situations banales non susceptibles d’appropriation ». DĂ©pourvu d’originalitĂ©, le texte de Margaret Mitchell pouvait donc ĂȘtre recopiĂ© impunĂ©ment. Autre argument dĂ©concertant dans ce mĂȘme arrĂȘt les ressemblances ne portaient, selon lui, que sur le dĂ©but des deux romans. Les rĂ©sumĂ©s respectifs prĂ©sentĂ©s par le jugement du TGI de Paris mettaient pourtant en regard une intrigue commune pendant les deux premiers tiers de l’Ɠuvre. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Autant en emporte le vent, de Victor Flemming, avec Vivien Leigh et Clark Gable. Collection Christophel via AFP Autant en emporte le vent, qualifiĂ© par certains historiens de rĂ©visionniste, a Ă©tĂ© retirĂ© provisoirement de la plateforme de streaming HBO Max, en plein mouvement de protestation contre le racisme et les violences policiĂšres visant les Noirs aux Etats-Unis. LIRE AUSSI >> Les Ă©ditions Gallmeister offrent une deuxiĂšme vie Ă  "Autant en emporte le vent" Le long-mĂ©trage fleuve 3h58 sorti en 1939 est considĂ©rĂ© par de nombreux universitaires comme l'instrument le plus ambitieux et efficace du rĂ©visionnisme sudiste. Il prĂ©sente notamment une version romantique du Sud et une vision trĂšs Ă©dulcorĂ©e de l'esclavage, avec notamment du personnel de maison dĂ©peint comme satisfait de son sort et traitĂ© comme des employĂ©s ordinaires. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Cette rĂ©interprĂ©tation d'une pĂ©riode sombre de l'histoire amĂ©ricaine est l'oeuvre de mouvements trĂšs organisĂ©s dans les anciens Etats confĂ©dĂ©rĂ©s, qui se sont attachĂ©s Ă  montrer le Sud d'avant la guerre de SĂ©cession sous un jour prĂ©sentable. Point fondamental, l'idĂ©ologie de la "Lost Cause" cause perdue soutenait que les Etats du Sud s'Ă©taient battus pour leur indĂ©pendance politique, menacĂ©e par le Nord, et non pour le maintien de l'esclavage, ce qui est une contre-vĂ©ritĂ© historique. Le film le plus rentable au mondeSi en chiffres bruts, Avengers Endgame, est le film qui a rapportĂ© le plus de recettes de l'histoire du cinĂ©ma, avec 2,8 milliards de dollars, Gone With the Wind, son titre amĂ©ricain, reste en tĂȘte une fois prise en compte l'inflation, avec 3,44 milliards de dollars.   "Autant en emporte le vent est le produit de son Ă©poque et dĂ©peint des prĂ©jugĂ©s racistes qui Ă©taient communs dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine", a commentĂ© mardi un porte-parole de HBO Max pour expliquer le retrait du long-mĂ©trage aux 8 Oscars. Pour le diffuseur, maintenir ce film dans son catalogue "sans explication et dĂ©nonciation de cette reprĂ©sentation aurait Ă©tĂ© irresponsable". La plateforme prĂ©voit de remettre le film en ligne mais avec une contextualisation pour resituer l'oeuvre dans son Ă©poque. Le film sera, lui, prĂ©sentĂ© dans son intĂ©gralitĂ©, car procĂ©der autrement reviendrait Ă  "faire comme si ces prĂ©jugĂ©s n'avaient jamais existĂ©", a indiquĂ© le porte-parole. LancĂ©e fin mai, la plateforme du groupe WarnerMedia filiale du cĂąblo-opĂ©rateur AT&T HBO Max se pose en concurrent des gĂ©ants du streaming, en premier lieu Netflix, avec un catalogue trĂšs fourni en sĂ©ries et films. Le film est toujours accessible sur d'autres plateformes, notamment Ă  la location sur Amazon. Les plus lus OpinionsChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă  la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner

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