Alire sur AlloCiné : Les premières critiques de "Mourir peut attendre", 25e épisode de la franchise 007 et dernière apparition de Daniel Craig sous le smoking de l'agent secret, sont disponibles. AFFICHE100 CHOSES À FAIRE AVANT DE MOURIR GREY DOIY - HOMME Livraison offerte dès 50€ + retour gratuit Garanti au meilleur prix Plus de 200 marques streetwear et lifestyle disponibles déŠs maintenant ! | E-shop Citadium Nº8 sur 29 choses à voir/à faire à Aigues-Mortes. Sites touristiques, Sites et monuments, Les avis sont affichés dans tous les classements chronologiquement. Fonctionnement du site Contrôle des avis. Écrivez un avis. Filtrer les avis . 2 312 résultats . Note attribuée. Excellent 937. Très bon 954. Moyen 248. Médiocre 100. Horrible 73. Type de 13 Vous ne buvez pas assez d’eau. Boire de l’eau peut aider à perdre du poids. Dans une étude sur douze semaines, les personnes qui ont bu un demi-litre d’eau une demi-heure avant chaque repas ont perdu 44 % de poids de plus que les autres. ( 32 ). Voicile texte du discours du fondateur d'Apple, prononcé en 2005 devant les étudiants de la prestigieuse université américaine, dans lequel Jobs raconte "les trois histoires de sa vie". Ily a beaucoup de choses à faire avant ça », indique à l ’AFP, sous couvert d’anonymat, un haut responsable de la sécurité kényane. Etats d’urgence et couvre-feux. Le coronavirus est Poster100 Bières à Boire avant de Mourir. Le cadeau dont rêve secrètement tout amateur de bière. 17,95 €. 1. Plus de 50 disponibles. Date de livraison Mer, 24.08 – Jeu, 25.08. Toutes Taxes Comprises / Frais de livraison non inclus. JlDEL. Article initialement publié le 20 mars 2016 La mort lui est tombée dessus au cœur de l’été 2013. Elle avait pris la forme criminelle d’un de ces barils d’explosifs que les hélicoptères de Bachar al-Assad s’appliquent à larguer sur les souks et les bâtiments scolaires, comme si l’objectif était de tuer le plus grand nombre de civils». Il y a eu de la fumée et des éclats de métal», Samar Yazbek a baissé la tête», quelque chose est passé à quelques centimètres de son cou». Le baril, mèche mal réglée, venait d’exploser en l’ suite après la publicité Autour de Samar Yazbek, tout le monde n’a pas eu sa chance. Son récit, qui s’intitule les Portes du néant», nous fait entrer dans un monde peuplé d’enfants amputés et de cadavres pris dans des décombres; de veuves condamnées à épouser des combattants yéménites en échange d’argent»; de corps décapités au-dessus desquels la romancière d’Un parfum de cannelle» a vu bourdonner un petit nuage de mouches»; de familles qui survivent on ne sait comment, entassées dans d’antiques mausolées romains, humains errant dans les entrailles de la terre, pareils à des bêtes creusant leurs propres tombes». L’apocalypse, now. N'oublions pas le calvaire des femmes en Syrie, par Samar Yazbek Samar Yazbek est née en 1970. Elle aurait pu se dispenser d’aller risquer sa peau, dix fois par jour et dix fois par nuit, dans cet enfer. Les origines alaouites de cette belle femme blonde, qui a étudié la littérature à Lattaquié et Damas, auraient même dû la propulser dans les hautes sphères du régime plutôt qu’au côté des martyrs de l’Armée Syrienne Libre, dans des zones où un émir islamiste lui a expliqué sur un ton glaçant que les alaouites sont des apostats qui méritent la mort». Mais le respect prudent des conventions n’a jamais été le fort de cette quadragénaire qui a quitté la maison familiale à l’âge de 16 ans» pour élever son enfant seule» Je suis une femme globalement rebelle, résume-t-elle dans un sourire troublant. Je suis de gauche, j’ai été active dans les questions de droits de l’homme en Syrie, je crois avoir vécu une histoire de libération personnelle assez violente contre toutes les institutions de la société arabe.»La suite après la publicité Comment aurait-elle pu ignorer le printemps arabe», quand il a gagné la Syrie au printemps 2011? Samar Yazbek y a participé. Elle a été jetée en prison. Elle y a reçu des coups. Elle a enfin pu fuir à Paris. Elle qui, jusqu’ici, scannait les zones d’ombres de la bonne société damascène dans des fictions osées Un parfum de cannelle» raconte la liaison homosexuelle d’une bourgeoise avec sa domestique, publie alors Feux croisés journal de la révolution syrienne» Buchet-Chastel, 2012 et collectionne des prix littéraires qui applaudissent son courage. La revenante Puis Samar Yazbek est revenue en Syrie. Elle qui avait toujours rêvé de liberté et de Paris aurait pu rester à l’abri en France, mais non trois fois, entre août 2012 et août 2013, elle s’est rendue dans la région d’Idlib en se faufilant sous les barbelés de la frontière turque. C’était pour collecter des témoignages et aider les femmes syriennes avec son association, Women Now For Development, mais aussi parce qu’elle était convaincue qu’elle allait y rester». Ça n'a pas été possible. A chaque fois, la situation se dégradait. Le temps jouait contre moi et contre la révolution, parce que les djihadistes se faisaient de plus en plus nombreux, la révolution était en train d’être volée, et il y avait toujours les bombardements. C’étaient des bombardements très forts. A cause de mes appartenances familiales, parce que j’étais une personne laïque, je faisais partie de tout un processus, démocratique et non confessionnel, qu’on essayait d’éliminer. Lorsque j’ai compris que je ne pourrais pas continuer de vivre là-bas, parce que Daech se confirmait sur le terrain, j’ai décidé d’écrire le livre.»Comment les enfants de Syrie dessinent sous les bombes Ce livre, des Anglais l’ont spontanément comparé à l’Hommage à la Catalogne» de George Orwell. Ces Anglais-là ont bien fait. La romancière, elle, a été très surprise.» Je ne connais pas cette littérature-là. Mais mon grand désir était de dire, de restituer la vérité. ... La communauté internationale protège Bachar, mais il n’a aucune circonstance atténuante. Il faut le présenter à La Haye comme criminel de guerre, c’est tout. J’ai très peur de Daech il me condamne comme femme, c’est l’ennemi universel; mais dire que la guerre a lieu entre Bachar et Daech est faux. Le monde doit comprendre que Bachar fait partie des fabricants du terrorisme. ... Je sais qu’au cours de l’histoire, la vérité change, qu’elle varie beaucoup. Ce livre pouvait être un tout petit clou dans le mur, auquel on pourrait accrocher quelque chose.»Il faut l’espérer. En attendant, les Portes du néant» est à la fois un formidable hommage à l’héroïsme quotidien des Syriens et une terrible enquête sur la transformation d’une révolution pacifiste en guerre civile, puis en guerre de religion, où des mercenaires étrangers se comportent en force d’occupation pendant qu’un tyran décime» son peuple, et encourage ses hommes à commettre des viols confessionnels. Mais ce récit ne serait qu’un document exceptionnel sur la barbarie contemporaine s’il n’était imprégné, dans chacune de ses pages, de la douleur bouleversante d’une femme désormais condamnée à l’exil, et de sa détermination à porter la voix des autres. La voix de gens qui meurent tout le temps».La suite après la publicité Grégoire Leménager Les Portes du néant, par Samar Yazbek, traduit de l’arabe par Rania Samara, préface de Christophe Boltanski, Stock, 302 p. 20,99 euros. Les dernières nouvelles de Syrie “Il faut présenter Bachar al-Assad à La Haye comme criminel de guerre” L’OBS. Vous avez collecté d’innombrables histoires pour écrire les Portes du néant». Pourriez-vous résumer la vôtre, en repartant de la femme que vous étiez avant la révolution, jusqu’en mars 2011? Car votre livre montre bien que vous n’êtes évidemment plus la même. La suite après la publicité Samar Yazbek. Ce n’est pas le livre qui m’a changée, c’est ce qui s’est passé ces dernières années en Syrie. Je suis globalement une femme rebelle, rebelle contre les traditions et les us et coutumes. J’ai quitté la maison familiale quand j’avais 16 ans. J’ai été active dans les questions de droits de l’homme en Syrie, je suis de gauche, je crois avoir vécu une histoire de libération personnelle qui a été violente, contre toutes les institutions de la société arabe – que ce soient des institutions religieuses, confessionnelles ou sociales comme l’institution du mariage par exemple. J’ai toujours vécu en femme indépendante, et j’ai élevé mon enfant seule. C’était quelque chose de difficile dans le monde arabe, mais je pensais qu’être libre était une responsabilité. Et dans la mesure où j’avais fait quelque chose de non conventionnel dans la société, il était de mon devoir d’aller jusqu’au bout. La femme qui était avant la révolution, elle est toujours là après la révolution. C’est la même. La différence… c’est difficile la question que vous posez. La différence, c’est comment tu gères la douleur et comment tu transformes l’enfer en action. La différence, encore plus forte, c’est que je me suis retrouvée au cœur de la mort, alors qu’avant j’avais une relation étroite avec la liberté, et que ma relation avec la mort était métaphorique. Là, j’étais en plein confrontée à la question de la mort. Je suis devenue beaucoup plus triste, mais je suis beaucoup plus déterminée qu’avant sur les questions de liberté et de responsabilité. Au printemps 2011, après les premières manifestations pacifistes qui ont eu lieu en Syrie, vous avez été jetée en prison, puis vous avez pu quitter votre pays. Puis vous y êtes retournée, en 2012 et 2013. Trois fois. Vous l’avez fait pour beaucoup de raisons, bien sûr, mais s’il fallait n’en retenir qu’une, la raison la plus profonde, ce serait quoi? La suite après la publicité En vérité, lorsque je suis revenue, c’est parce que j’étais convaincue que j’allais rester en Syrie. Et à chaque fois que j’y allais, je trouvais que la situation se dégradait, qu’il y avait de plus en plus de bombardements, donc je repartais, mais en me disant la prochaine fois, je vais revenir et rester. Sauf que le temps jouait contre moi et contre la révolution, parce que les djihadistes se faisaient de plus en plus nombreux, la révolution était en train d’être volée, et il y avait toujours les bombardements. C’étaient des bombardements très forts. Je me disais donc que j’allais rester en vivant comme les autres, même si je pouvais mourir comme eux. Mais à cause de mes appartenances familiales, parce que j’étais une personne laïque, je faisais partie de tout un processus, démocratique et non-confessionnel, qu’on essayait d’éliminer. Je ne voulais pas vivre en exil. Mais lorsque j’ai compris que je ne pourrais pas continuer de vivre là-bas, parce que Daech se confirmait sur le terrain, j’ai décidé d’écrire le livre. Votre livre est, entre autres, une enquête sur la manière dont une révolution pacifique s’est transformée en guerre civile. A cet égard, toutes les histoires que vous racontez disent à peu de choses près la même chose nous avons pris les armes parce qu’on attaquait nos femmes et nos enfants. Tout le monde dit ça dans votre livre, qui est absolument accablant pour Bachar Al-Assad. A-t-il pour autant une circonstance atténuante à vos yeux, ou vraiment aucune? Non, absolument rien. J’ai vu de mes propres yeux ce que Bachar faisait aux gens. Que ce soit dans les premiers quatre mois de la révolution que j’ai racontés dans mon autre livre, Feux croisés», ou par la suite, j’ai vu comment les gens mouraient, comme des insectes, sous les bombardements. La responsabilité d’Assad est énorme dans ce qui se passe aujourd’hui en Syrie. Il est responsable en grande partie de la manière dont le terrorisme s’est fabriqué, ce terrorisme dont on souffre et dont vous souffrez aussi, dont le monde entier souffre. Il en est responsable. Lui et ses alliés. Le peuple syrien, qui est aujourd’hui en train d’être décimé, de subir l’équivalent d’un génocide, subit trois formes de despotisme celui de Bachar, celui de la communauté internationale et celui de l’extrémisme suite après la publicité Qu’entendez-vous par despotisme de la communauté internationale»? Il y a des intérêts mondiaux, ceux des Etats-Unis, de l’Europe et de la Russie leurs divergences d’intérêts et leur silence sur les attaques chimiques ont largement contribué à nous mener là où nous en sommes et à fabriquer la terreur. Même si ce n’est pas la seule cause du terrorisme, car il y a bien entendu d’autres raisons. "Nous ne regardons plus les Arabes en face" Vous rendez hommage à l’incroyable héroïsme quotidien» des Syriens qui s’obstinent à faire en sorte que la vie continue», expression qui revient souvent dans le livre. Comment font-ils? Où trouvent-ils cette force? Il y a quelque chose de très troublant dans votre livre c’est la façon dont les gens rient et plaisantent au milieu du chaos. Vous aussi d’ailleurs. Vous le théorisez p. 205 Le rire était leur antidote contre la mort !». La suite après la publicité C’est pour ça que je crois dans le peuple syrien. Quand il y a beaucoup de mort, il y a beaucoup de vie aussi. Quand les gens sentent qu’ils peuvent mourir à n’importe quel moment, ils vivent la vie de la manière la plus profonde et la plus pleine possible. Mais ils meurent tout le temps. Ils sont tout le temps en train de mourir, ils ne peuvent rien faire. Au début, lorsque j’ai fait cette expérience, j’étais terrorisée, et puis j’ai appris avec eux à rire au grondement des avions. Je vais vous raconter quelque chose. C’était une femme, elle avait son mari dans l’ASL, il était combattant. Elle faisait partie du groupe de femmes avec lesquelles j’essayais de monter un projet de développement. Quand je l’ai vue la première fois, elle était enceinte. La deuxième, elle était encore enceinte. Je lui ai demandé comment elle faisait, alors que c’était la guerre et que son mari combattait ; elle m’a répondu que l’amour le plus fort est celui qui se fait en danger de mort. Le rire, l’humour, c’est une manière de se protéger. C’est la meilleure défense parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Mais ça, c’était il y a trois ans. Au bout de cinq ans de guerre, la situation débouche sur une situation de néant, qui elle-même ne laisse plus de place que pour la violence. Tout cela pour dire que la Syrie n’est pas du tout comme on imagine la Syrie c’est Daech et Daech c’est les Syriens, ça n’est pas vrai du tout. La Syrie est occupée par Daech. Nous les Syriens, nous sommes modérés, nous aimons la vie. Les choses ont changé maintenant, mais encore une fois, il faut imaginer que c’est un peuple qui est décimé depuis cinq ans. Vous-même avez fait preuve d’un courage extraordinaire. Il est d’autant plus impressionnant que vous êtes à la fois une femme et une Alaouite, qui s’est trouvée confrontée sur le terrain à des hommes qui en veulent à mort aux Alaouites. Quelle est la situation où vous avez éprouvé la plus grande peur? La suite après la publicité J’avais tout le temps peur. Mais à l’époque je pensais qu’on était en train de construire un pays. La peur, ce n’est pas honteux. C’est quelque chose de très humain, comme l’amour, comme la haine. Mais cette peur ne m’a jamais fait abandonner. Parfois je perdais la foi, l’espoir qu’on puisse un jour construire un pays. Et puis quand je revoyais certaines personnes, ces personnes me rendaient confiance. Du coup, tout disparaissait, la peur, la méfiance, au profit de l’idée que nous étions en train de construire un pays. Mais je vais vous dire quelque chose d’important le fait d’être écrivain m’a beaucoup aidée, ça me permettait d’avoir de l’imagination. Dans les moments difficiles, quand il y avait des bombardements, je mettais toute mon énergie à imaginer la scène la plus spectaculaire, j’utilisais mon imagination pour lutter contre la réalité. C’était fou mais ça m’a aidée. Surtout quand on était sur les lignes de front. Etre romancière m’a aidée, oui. J’essayais d’imaginer quelle était la position la plus héroïque que je pourrais avoir si j’étais en train d’écrire un roman. C’est ça qui me faisait tenir. Un exemple une fois on était sur une ligne de front, il y avait des combattants islamistes, et 200 mètres plus loin se trouvaient les soldats de l’armée. Il y avait une bataille avec des bombardements. Je discutais avec les jeunes combattants. Ils étaient en train de dire Au nom de Dieu, au nom de Dieu, c’est une guerre de religion!» J’ai eu un coup de folie, je leur ai dit Mais non, mais non, ce n’est pas une guerre de religion, c’est une révolution. D’ailleurs je suis alaouite et ce n’est pas Bachar qui va nous séparer !» Evidemment c’était une folie de ma part. Mais le courage dont vous parlez, je ne le voyais pas comme du courage. Je le voyais comme étant mon rôle, comme faisant partie de mon rôle, en tant que citoyenne et en tant qu’intellectuelle devant participer au processus de suite après la publicité Voyage au bout de l'enfer syrien, par Pierre Haski Dans votre prologue, vous dédiez ce livre aux martyrs de la révolution syrienne». Ce prologue se termine par cette phrase J’écris pour vous qui avez été trahis». Vous visez notamment la communauté internationale. Que peut-elle encore faire pour se rattraper? Qu’est-il encore possible de réparer? Comment inverser le cours de l’histoire? La question arrive un peu tardivement, parce que la communauté internationale protège Bachar. Il est trop tard. Mais il faut le présenter à La Haye comme criminel de guerre, voilà, c’est ça qui devrait être fait. Il y a beaucoup de documents qui le condamnent, et qui sont déjà à l’ONU. J’ai très peur de Daech Daech me condamne comme femme, c’est un ennemi universel, c’est l’ennemi du monde entier, c’est la terreur; mais dire que la guerre a lieu entre Bachar et Daech est faux, c’est un discours biaisé. C’est redonner une image luisante à Bachar. Assad dit qu’il protège les minorités, mais pour ne parler que des jeunes Alaouites, tous sont morts à la guerre. Il faut que le monde comprenne il n’y a pas Assad et Daech, Assad fait partie des fabricants du terrorisme. Il y a une guerre religieuse, c’est la réalité désormais; et de même que la Syrie est brisée, c’est un pays qui est détruit. Mais je sais que Assad, son régime et ses alliés font partie de ceux qui nous amenés là. Il a embarqué les jeunes Alaouites dans une guerre qui sert ses intérêts à lui, les intérêts de sa famille et de son suite après la publicité Le manuel d'esclavage sexuel de Daech A la fin du livre, plusieurs personnes estiment que la révolution est devenue une guerre de religions, partie pour durer dix ou vingt ans. Quel espoir gardez-vous? Il faudrait peut-être commencer par faire de petits pas sans braquer les brigades djihadistes telles que Ahrar-al-Cham», notez-vous… Ça, c’était à propos de mon projet pour aider les femmes et les enfants. Pour ne pas provoquer les djihadistes, je ne voulais pas poser d’emblée qu’on était dans un processus de construction démocratique dans les campagnes, donc je voulais y aller par petits pas. Mais à ce sujet, il faut qu’on reconnaisse quelque chose les révolutions arabes nous ont ramenés très loin en arrière. Nous avons fait un immense pas en arrière, en fait. Ça a eu lieu de pair avec le développement d’un extrémisme religieux très ancien, qui est contre la femme. Nous nous battons en tant que femmes contre l’extrémisme religieux, le système patriarcal, le despotisme de Bachar. Mais nous sommes comme dans le roman de Kafka, la Colonie pénitentiaire» nous sommes punies de partout. C’est pour ça que je trouvais important de commencer par travailler pas à pas. Surtout que dans cette sale guerre, les femmes ont été utilisées comme des outils, comme des armes de guerre. Des viols confessionnels ont été suite après la publicité Quand Al-Nosra arrive quelque part, les premières lois édictées concernent les femmes, leur manière de s’habiller, etc. C’est pour prouver leur force. Et le régime aussi a encouragé ses hommes à procéder à des viols confessionnels. Il savait très bien ce qu’il faisait la question de l’honneur est un point extrêmement sensible dans le monde arabe; le viol est un fait politique, c’est considéré comme une honte. Les femmes sont donc punies de partout. Diriez-vous aujourd’hui que, en lançant la révolution, vous aviez sous-estimé le risque de voir l’extrémisme religieux se réveiller? A mon avis, si le régime n’avait pas joué la carte confessionnelle, n’avait pas commencé à tirer les ficelles des appartenances confessionnelles, et si la communauté internationale ne s’était pas tue, on n’en serait pas arrivé là. Mais on peut très certainement dire que la présence des dictatures, pendant un demi-siècle dans le monde arabe, en interdisant les libertés, en favorisant la corruption, en réprimant les forces progressistes de gauche, a participé de l’émergence d’appartenances religieuses. Dans mes pires cauchemars, je ne pensais pas qu’on arriverait à cet extrémisme qu’on a atteint aujourd’hui. Je ne sais pas si ça s’appelle avoir sous-estimé» le risque. Je me demande si on ne devrait pas plutôt parler de la manière dont la communauté internationale fabrique le terrorisme, ou même d’une conséquence du néolibéralisme, qui entretient un certain type de relations entre pays pauvres et pays riches. Tout cela suite après la publicité Ce qui donne une très grande force à votre récit, c’est la manière dont votre propre douleur, sans jamais éclipser celle des autres, sans jamais envahir le livre, imprègne tout le texte. Aviez-vous le projet d’écrire un livre en partant en Syrie? Et comment ce choix du récit à la première personne s’est-il imposé à vous? Non, je n’avais pas le projet de faire un livre, même si j’avais celui de transmettre tous ces témoignages d’une manière ou d’une autre, parce que les médias internationaux ne disaient pas toute la vérité. Surtout qu’à l’époque, des journalistes étrangers commençaient à être enlevés et tués. Donc je me suis dit c’est mon pays, c’est à moi d’y aller. J’envoyais des textes au New York Times» et au Guardian», qui les publiaient. Il n’y avait pas l’idée d’écrire le livre. J’ai voulu qu’il devienne la voix de ceux qui n’en ont pas, ou dont la voix ne porte pas parce qu’ils n’ont pas d’internet, ne peuvent pas passer à la télévision, et peuvent mourir à n’importe quel moment. C’est la voix des victimes. J’ai choisi le je» en tant que romancière, pas en tant que journaliste ou activiste. Il était important que ce soit la romancière qui s’exprime, avec son moi et son œil. Car mon je» à moi fait partie lui aussi de l’histoire de la Syrie. Et mon histoire devait se poursuivre en même temps que les autres histoires que je racontais. Vous dites dans l’épilogue que ce livre a été très difficile à écrire. Est-ce aussi parce qu’il était difficile de trouver une forme pour raconter le néant? Non, comme je vous le disais, utiliser le je» n’était pas difficile. Ce n’est pas le je» qui a posé problème. Il s’est imposé d’emblée. Là où c’était difficile, c’est que contrairement à ce qui se dit en littérature, cette idée que l’écriture nous débarrasse de la douleur, le fait d’écrire ne me libère pas il fait au contraire que je m’approprie toutes ces histoires, qu’elles deviennent une partie de mon sang et de mon être. Ces victimes et ces morts-là deviennent une partie de suite après la publicité ... et le monde arabe chantait Vous faites allusion aux Mille et une nuits», mais aviez-vous par ailleurs un modèle en tête pour vous guider dans l’écriture? La presse anglophone a comparé votre livre à l’Hommage à la Catalogne » d’Orwell, par exemple. Quand j’ai écrit ce livre, je n’avais rien dans la tête. J’ai été très surprise qu’on compare mon livre à celui d’Orwell, que je ne connaissais pas. Je ne connais pas cette littérature-là. Mais mon grand désir était de dire, de restituer la vérité. Je sais qu’au cours de l’histoire, la vérité change, qu’elle varie beaucoup. Ce livre pouvait être un tout petit clou dans le mur, auquel on pourrait accrocher quelque chose, quelque chose qu’on comprend. Je n’ai pas l’illusion qu’une vérité globale existe dans l’histoire. Puis-je vous reposer la question que vous pose l’émir d’al-Nosra ? Votre livre, il va servir à quoi?» p. 258. La suite après la publicité Je vous ferai la même réponse qu’à lui Je veux donner une voix à ceux qui n’en ont pas.» Vous faites actuellement des démarches pour rester en France désormais. Où en êtes-vous? J’ai le statut de réfugié politique. J’ai de la chance, parce que j’ai les moyens matériels de vivre. Ce n’est pas comme la plupart des réfugiés… Mais non, je ne peux pas dire que je souffre en France de ce point de vue. Et pensez-vous parfois retourner en Syrie, pour donner une suite à ce livre? La suite après la publicité J’aimerais beaucoup, mais ça va être difficile. Tous ceux que connais là-bas sont partis, morts, ou ont été enlevés. Et je mettrais en danger ceux que j’irais voir. Je ne suis pas accepté là-bas, confessionnellement. Et en même temps je ne peux pas aller dans les régions contrôlées par Assad, parce que je suis contre Assad. Aucun des deux camps ne me représente. Mais il y a aussi des gens comme moi dont vous n’entendez pas parler, qui vivent là-bas et qui n’ont plus voix au chapitre. Qui sont ces gens qui vous ont hébergée, ceux que vous appelez votre petite famille de Saraqeb»? Ils me connaissaient comme écrivain, on a eu des contacts virtuels, et je connaissais un activiste là-bas. C’était au tout début, on croyait à la révolution, on pensait que ça allait aboutir. Ils sont venus me chercher à la frontière. Ce sont des amis maintenant. Ils ont quitté la Syrie, mais nous sommes encore en contact. Vous savez, Saraqeb est une ville qui a fait la révolution en peignant sur les murs. A chaque fois qu’il y avait un bombardement, les jeunes faisaient des dessins très ensoleillés. La révolution a commencé dans la joie. Ils ont essayé très longtemps de la continuer. Propos recueillis par Grégoire LeménagerTraduits de l’arabe par Hana JaberLa suite après la publicité Syrie “Nous sommes les concierges de la lâcheté. Nous n'accueillons personne”, par Mathias Enard Les 1ères pages des "Portes du néant" de Samar Yazbek Avant de prendre l'avion, il y a quelques trucs à faire pour que son voyage se passe pour le avons sélectionné pour vous les 12 trucs indispensables à faire avant de prendre l' cette astuce comme une check-list et vérifiez bien que vous n'avez oublié aucun de ces 12 trucs avant de partir à l'aéroport. 1. Vérifier la date d'expiration de son passeportSi vous voyagez en dehors de l'Union européenne, vérifiez bien, avant l'achat des billets vos que votre passeport n'a pas expiré et qu'il ne le sera pas après la date de pays exigent plusieurs mois au-delà de cette votre passeport n'est plus valide, ça vous laissera le temps de passer à la préfecture en refaire vous voyagez au sein de l'Union européenne, vérifiez que votre carte d'identité est valide. Sinon, on pourra vous empêcher de partir lors des contrôles Choisir un bon siègeChoisir sa place à l'avance est gratuit avec les compagnies régulières. Ne vous retrouvez pas à une place que vous n'aimez toujours votre place lorsque vous achetez votre billet d' service appelé speedy boarding » peut être payant avec les compagnies low cost 3 € par trajet chez Volotéa, 10 € par passager chez Ryanair ou tous les cas, il est demandé de se présenter à l'aéroport 2 h avant le Consulter la météoEn consultant la météo, vous allez pouvoir cibler les vêtements que vous devez apporter, avant de faire votre vous permettra de voyager plus léger. 4. Pas de liquide de plus de 100 ml dans le bagage à mainSi vous apportez un bagage en cabine, certains objets sont les objets dangereux, assurez-vous de ne pas mettre de flacon de plus 100 ml dans votre bagage à vos liquides dans un sac plastique transparent d'un volume maximal d'1 litre n'excédant pas 20x20 cm type sac de congélation.Le plus embêtant serait de vous faire confisquer votre nouveau parfum...5. Peser sa valiseUn excédent bagage peut coûter cher. Cela va jusqu’à 10 € par kilo supplémentaire. Ça peut monter très vite !Pesez votre valise avant de enlevez ce qui n'est pas pouvez pendre 20 kg avec une compagnie régulière et 15 kg avec une low cost, se renseigner auprès de sa compagnie nos 7 astuces pour voyager Vérifier la taille de son bagage cabineAssurez-vous de respecter les standards et exigences des compagnies aériennes avant de prendre votre passagers doivent respecter des dimensions standards et ne pas dépasser le poids de 10 taille standard chez Air France est de 55 cm x 35 cm x 25 cm et chez Ryanair et EasyJet 55 cm x 40 cm x 20 cm se renseigner auprès de sa compagnie.Attention la taille de votre bagage cabine excède la taille de bagage maximale ?La compagnie peut enregistrer cette valise en soute et vous demander de payer des frais supplémentaires de 35 € au la liste des essentiels à apporter avec vous. 7. S'enregistrer en ligne et imprimer sa carte d'embarquementS'enregistrer en ligne et imprimer sa carte d'embarquement à l'avance comporte 4 avantages • Cela vous permet de confirmer que vous prendrez bien place sur le vol.• Vous connaissez à l'avance la porte d'embarquement car elle est écrite sur votre billet.• Vous gagnez du temps car vous n'avez pas à passer au guichet ou à une borne pour imprimer votre billet. Si vous êtes en retard, ça peut faire la différence.• Vous ne risquez pas de payer de frais d'impression du billet que certaines compagnies low cost font payer, comme EasyJet ou Ryanair, lorsque vous imprimez votre billet sur Différencier sa valiseSoyez sûr que personne ne confondra sa valise avec la vôtre sur le tapis petit ruban de couleur pourra vous éviter bien des Utiliser un rangement spécial passeportPrévoyez une petite pochette où conserver passeport, carte d’embarquement, clés de la valise, permis de conduire et tout autre document relatif au vous évitera d’égarer les choses le p'tit truc pour avoir une pochette gratuite au lieu de l'acheter. 10. Réservez un trajet pour l'aéroport à l'avancePour vous rendre à l'aéroport, vous pouvez bien sûr prendre le RER si vous allez à Roissy ou ce n'est pas forcément le moyen le plus vous voyagez en famille, il vaut mieux réserver un ce qu'il y a de moins cher et de plus sûr pour arriver à l'heure à votre vous partez d'un autre aéroport, le co-voiturage est sans doute le moyen le plus Passer les contrôles sans encombrePour ne pas perdre de temps lors des contrôles de sécurité à l'aéroport, voici 3 trucs à ne pas oublier 1. Évitez les bottes et chaussures montantes. Sinon on vous demandera sûrement de les Ne mettez pas de ceinture et préférez un bas de jogging. Ce sera non seulement plus confortable dans l'avion mais ça vous permettra aussi de passer plus vite les Prévoyez un stylo pour ne pas perdre de temps aux contrôles à l’arrivée, et remplir tranquillement les Prévoir l'arrivéePlus le vol sera long, plus vous ressentirez le besoin de faire un brin de Apportez quelques vêtements de rechange que vous pourrez enfiler juste avant l' Prévoyez aussi de quoi vous débarbouiller un mini shampoing sec en spray pour se laver les cheveux, des lingettes pour le visage, une brosse à dents…3. Et prévoir l'essentiel dans votre bagage à main au cas où votre valise en soute serait égarée ce qui arrive hélas de temps en temps...À votre tour...Et vous, quels trucs faites-vous avant de prendre l'avion ? Partagez avec nous en commentaires vos astuces indispensables. On a hâte de vous lire ! Partagez cette astuce Vous aimez cette astuce ? Cliquez ici pour l'enregistrer sur Pinterest ou cliquez ici pour la partager avec vos amis sur Facebook. À découvrir aussi Top 26 des Astuces Que Tous les Voyageurs Doivent Absolument Connaître. La 21 est Essentielle !12 Façons d'Être Payé Pour Voyager à Travers le Monde. Fragments de France Société Par et Adrienne Surprenant/Item Publié le 20 octobre 2021 à 04h15 - Mis à jour le 09 février 2022 à 16h45 Réservé à nos abonnés Fragments de FranceLe maire de cette petite commune de Dordogne, élu en 2008, a inversé la tendance en misant sur la transition écologique. Mais l’entente entre les différentes générations d’habitants n’est pas simple. Le soleil s’est levé depuis peu et perce à travers la brume. Ugo Orlando pose sa tasse de thé et achève le rituel du matin brosser les dents de son fils, Lou, 4 ans, lui lire une histoire, saisir son petit sac à dos jaune et partir pour l’école. L’établissement scolaire, Montessori, est le seul point commun avec sa vie d’avant, il y a un an à peine. Avant, il aurait affronté la pollution et le béton d’une grande ville, Tanger, Paris ou Berlin, où il a vécu. Il aurait couru après les heures. Aujourd’hui, il marche tranquillement jusqu’au centre-bourg, avant de retourner travailler dans son jardin de 9 000 m2, bercé par le pépiement des oiseaux. Il a réduit au minimum son emploi – consultant en communication – pour se consacrer à des tâches manuelles planter des arbres, cultiver son potager, faucher sa parcelle ou encore retaper sa maison. 100 Fragments de France » A six mois de l’élection présidentielle, Le Monde brosse un portrait inédit du pays. 100 journalistes et 100 photographes ont sillonné le terrain en septembre pour dépeindre la France d’aujourd’hui. Un tableau nuancé, tendre parfois, dur souvent, loin des préjugés toujours. Ces 100 reportages sont à retrouver dans un grand format numérique. Ugo Orlando fait partie des nouveaux arrivés à Saint-Pierre-de-Frugie, un village de Dordogne situé aux confins du Périgord vert. Comme les autres, essentiellement des citadins, il a été attiré par l’image idyllique vendue par la commune un territoire rural où il fait bon vivre, où la nature est omniprésente et où la transition écologique a été enclenchée de longue date, il y a treize ans. Cette carte postale a fait bondir la population du village, passée de 360 habitants en 2008 à 520 aujourd’hui. Un pied de nez à l’exode rural, bien avant la crise sanitaire due au Covid-19 et la tentation du départ à la campagne. J’avais envie d’être dans une démarche de sobriété, d’autonomie, et d’apprendre à faire quelque chose de mes mains. Ici, il y a la campagne, une démarche écologique, une gare pas loin, et beaucoup d’entraide », s’enthousiasme le jeune homme de 32 ans, qui se verrait bien monter un atelier de réparation de vélos, son mode de déplacement quotidien puisqu’il n’a pas de voiture. Dans la petite commune, les projets poussent encore plus vite que les légumes dans les potagers. Ici une école de musique, là un restaurant vegan, là encore un groupement forestier et un groupement foncier agricole. On peut faire son marché le dimanche, suivre des cours de yoga, de kung-fu, participer à des rencontres citoyennes, aller à l’épicerie bio. Et même pratiquer le coworking dans un tiers-lieu, avec bibliothèque, ludothèque, cabinet de soins. Difficile d’imaginer qu’il y a une quinzaine d’années le village se mourait. Les rues étaient désertes, l’école et le restaurant avaient fermé, il n’y avait aucune boutique, les jeunes étaient partis », se souvient Gilbert Chabaud, 77 ans, qui a toujours vécu à Saint-Pierre-de-Frugie. Elu maire en 2008 sans étiquette, il décide de miser sur l’écologie et la qualité de vie pour freiner le départ des habitants à la ville, Limoges ou Périgueux, à cinquante-cinq minutes de route. L’ancien concessionnaire automobile – converti sur le tard » – interdit d’abord les pesticides et les engrais dès 2009 – bien avant que la loi ne bannisse les produits phytosanitaires dans les espaces verts publics, en 2017. La commune achète des zones humides, crée des jardins partagés pour initier la population à la permaculture ». Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Et si l’on voyait dans cette année supplémentaire l’occasion de rendre grâce pour sa propre naissance ?L’âge avançant, fêter son anniversaire perd un peu de son charme. Soit par coquetterie, parce qu’il faut avouer son âge, soit à cause de l’appréhension liée au temps qui passe inexorablement. Et pourtant, un anniversaire n’est-il pas l’occasion parfaite de rendre grâce pour le jour de sa naissance et pour toutes ces années écoulées sous le regard de Dieu ? L’occasion aussi de remercier le Seigneur pour cette vie qui nous a été donnée. Ces mots de Sainte Claire d’Assise, prononcés, sans vanité aucune, avant de mourir, sont un simple et magnifique modèle de gratitude Sois béni, Seigneur, de m’avoir créée ! ».Un élan du cœur qui peut être complété par cette prière, qui souligne combien chaque naissance relève d’un grand mystère Le Livre de prière de la famille, Mame Merci, Seigneur, pour le miracle de ma naissance. Je suis l’œuvre de tes mains. Je te rends grâce pour tout ce qui tu m’as fait vivre. Et pour toutes mes qualités et mes talents. plus ardents pourront continuer à prier avec le psaume 138, louant ainsi Dieu pour sa création et pour son amour pour chacun d’entre nous, donné avant même notre naissance C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait. Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre. J’étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu’un seul ne soit !Lire aussi Une belle prière pour célébrer un anniversaire de mariage La Croix-Rouge allemande lors d’un exercice de simulation d’attaque au gaz en 1932 archives du CICRJohnny Nehme, expert en armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires au CICR, répond à cinq questions sur les armes Selon vous, pourquoi les armes chimiques ont-elles été interdites ?À cause de leur nature indiscriminée. Elles tuent ou blessent sans distinguer qui participe ou non à un conflit. Les effets de certaines armes chimiques peuvent par ailleurs causer des dommages qui perdurent longtemps après la fin du conflit. Fabriquer et employer des armes qui empêchent les gens d'utiliser l'air, et donc de respirer, a été considéré comme trop Que vous inspirent les images d'une victime d'attaque chimique ?Qu'il s'agisse d'une vidéo ou d'une image, la première chose qui me vient à l'esprit est que rien ne peut être confirmé. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que la victime présente des signes ou des symptômes qui pourraient correspondre à ceux observés chez des personnes contaminées par ce type d'agent. Nous ne pouvons toutefois rien confirmer, car certains symptômes peuvent également être causés par une maladie pulmonaire naturelle. Seuls le prélèvement d'échantillons et leur analyse en laboratoire permettraient de confirmer la contamination par une arme Pourriez-vous nous faire un bref historique des armes chimiques ?Depuis des millénaires, les soldats empoisonnent les sources d'eau, les puits ou les pointes de leurs flèches pour nuire à leurs ennemis. L'arsenic a été utilisé pendant des milliers d'années pour empoisonner et assassiner. L'emploi de produits chimiques toxiques pour blesser et tuer n'est donc pas un phénomène nouveau. Dans notre histoire récente, les armes chimiques ont été délibérément utilisées à grande échelle lors de la Première Guerre mondiale. La bataille d'Ypres, en Belgique, est notamment célèbre pour avoir été le théâtre de la première attaque chimique, au chlore. La production d'agents chimiques spécifiquement conçus pour servir d'armes s'est poursuivie jusqu'à récemment, bien que leur utilisation ait été interdite par le Protocole de Genève adopté en Quels sont les effets des différentes armes chimiques sur le corps humain ?Commençons par le chlore. La première chose à savoir est que le chlore n'est pas une arme chimique, mais un produit chimique industriel toxique utilisé pour la purification de l'eau. Il est en effet très important d'avoir accès à de l'eau propre pour éviter les maladies d'origine hydrique. Mais le chlore est aussi un agent chimique qui affecte la vue et la capacité à respirer. Mélangé à de l'eau, il se transforme en acide chlorhydrique, une arme chimique peu efficace dans la mesure où son odeur est détectable rapidement, ce qui permet de s'enfuir avant qu'elle ne devienne trop toxique. L'emploi de chlore gazeux en tant que tel n'est pas interdit, contrairement à son utilisation en tant qu' armes chimiques sont classées en différentes catégories selon leurs effets. Le gaz moutarde, par exemple, est un agent vésicant. Par réaction chimique avec la peau ou l'humidité présente dans les poumons, ses microgouttelettes provoquent la formation de vésicules partout où elles retombent. Sa fonction n'est pas de tuer les soldats – en principe – mais plutôt de les handicaper, en les aveuglant ou en les empêchant de respirer. Son taux de létalité est de 5 %. L'idée sous-jacente est de réduire les capacités d'un groupe armé en blessant un soldat, forçant ainsi plusieurs de ses camarades à lui venir en deuxième catégorie regroupe les agents neurotoxiques, tels que le sarin ou le VX. On les qualifie de neurotoxiques car ils inhibent une enzyme associée aux muscles. Ils ont pour effet de tétaniser tous les muscles, y compris les poumons ou les muscles qui les contrôlent, ce qui entraîne une mort par asphyxie. Leur taux de létalité est très élevé. Il est interdit d'utiliser ou de stocker du sarin, comme toute autre arme existe aussi les hémotoxiques, comme le cyanure, qui bloquent la respiration cellulaire et empêchent les cellules de fonctionner. Leur taux de létalité est très élevé ce sont des armes armes chimiques sont conçues spécifiquement pour ne pas être détectées par nos sens. Nous ne pouvons ni les voir, ni les sentir, donc nous ne fuyons pas. Leur toxicité est suffisamment élevée pour qu'elles aient des effets néfastes sur notre santé avant que nous ne nous en rendions compte. Elles ont toutes une densité plus élevée que l'air, de sorte qu'elles se concentrent dans les sous-sols et les tranchées, où elles tuent ou blessent leurs cibles les soldats. Certaines sont persistantes, ce qui signifie qu'une fois en contact avec le corps, les cheveux, la peau ou les vêtements, elles peuvent contaminer d'autres personnes, comme les soldats qui viennent en aide à leurs camarades touchés ou le personnel médical qui porte secours aux Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ? Le monde est-il encore animé par la volonté qui l'a poussé à interdire les armes chimiques il y a près de 100 ans ?Il ne s'agit que de mon opinion personnelle, mais j'ai le sentiment que l'utilisation accrue de produits chimiques toxiques dans les conflits entraîne une diminution de leur stigmatisation. Sur le plan militaire, l'intérêt des attaques chimiques, radiologiques ou biologiques repose sur l'effet de peur. Elles sèment la terreur. Même une attaque au chlore, qui causera des dommages moins importants qu'une attaque à l'arme conventionnelle de même envergure, sera plus médiatisée et redoutée que cette dernière. Je dirais donc, d'une part, que la volonté d'interdire l'utilisation d'armes chimiques demeure la même, car tout le monde continue de penser qu'elles sont atroces. Mais d'autre part, les personnes ayant des compétences en chimie sont plus nombreuses, certains agents chimiques sont très faciles à produire et ils causent un effet de peur Nehme est titulaire d'un doctorat en sciences biomédicales de l'Université de Paris. Avant de rejoindre le CICR, il a travaillé pour le Commissariat à l'énergie atomique, où il a étudié les conséquences des rayonnements sur les cellules sanguines. Plus tôt dans sa carrière, il a été auxiliaire médical pour la Croix-Rouge française.

affiche 100 choses Ă  faire avant de mourir